Etats généraux de la bioéthique, les enseignements majeurs
Rédigé par La Rédaction , le 22 May 2018 à 12h21
La bioéthique permet de se pencher sur les avancées technologiques et leurs implications.
Néologisme apparu dans les années 1970, la bioéthique est une approche multidisciplinaire de la réflexion sur les progrès et les orientations de la recherche dans les domaines de la santé, de la médecine et de la biologie. Ses enjeux sont complexes et ne se limitent pas uniquement à la science.
La procréation au cœur de la réflexion avec la PMA et la GPA
Pilotée par le CCNE, Comité consultatif national d'éthique, la consultation publique des états généraux de la bioéthique a débuté le 18 janvier dernier et vient de prendre fin. L’objectif est de permettre au Gouvernement de proposer une nouvelle loi sur la bioéthique. De nombreux points ont été abordés, en particulier les questions concernant la procréation.
A l’heure actuelle, la PMA ou Procréation Médicalement Assistée reste encore réservée aux couples hétérosexuels en âge de procréer. Ils ont accès à ces techniques si l’un des membres est déclaré infertile ou stérile ou est porteur d’une maladie grave pouvant se transmettre à l’enfant ou au conjoint. Emmanuel Macron affirme être favorable à son ouverture aux femmes seules et aux couples de lesbiennes.
Par contre, le président de la République s’oppose à la GPA ou Gestion Pour Autrui. Recourir à des mères porteuses est déjà autorisé dans des pays comme l’Afrique du Sud et l’Inde ainsi que dans certains Etats américains comme New York et Californie. Si elle reste interdite dans l’Hexagone, 55% des Français sont désormais pour cette pratique.
Les autres thèmes et leurs implications éthiques sur la recherche
La consultation publique des états généraux de la bioéthique a également porté sur sept autres thèmes comme la médecine génomique, les neurosciences, la recherche sur l’embryon, le don d’organes et le rapport santé-environnement. Pour Régis Aubry, membre du CCNE, ils posent des problèmes éthiques. Les techniques issues de la recherche ne sont pas toutes bonnes à être utilisées.
Comme l’a souligné Mgr Aupetit, archevêque de Paris, les bienfaits des progrès de la science et de la connaissance sont indéniables. Cependant, la réflexion et le discernement sur leur bon usage ne doivent pas être occultés. Le respect des questions éthiques est la base d’une société plus humaine qui se met au service des plus faibles et des plus vulnérables.
Il incombe ainsi au CCNE de faire une synthèse neutre des débats citoyens et des auditions de responsables associatifs et religieux. Pas moins de 65 000 propositions ont été émises au cours de ces états généraux de la bioéthique auxquels ont participé 29 000 personnes. Le site web du CCNE a aussi enregistré 183 500 visiteurs.