Le futur œil bionique sera imprimé en 3D
Rédigé par Charlotte Canonne , le 22 April 2015 à 10h44
Non, vous n’êtes pas dans un film de science-fiction mais bien en compagnie des concepteurs du projet EYE (Enhance Your Eye) qui signifie littéralement « augmenter votre œil ». Des ingénieurs sont donc en train d’étudier la prochaine génération d’œil bionique qui se situera à mi-chemin entre le biohacking et la bio-impression 3D.
L’œil bionique : vers un futur transhumaniste ?
Avec la future génération d’œil bionique, les ingénieurs entrent dans l’ère du transhumanisme, ce mouvement qui prône l’amélioration des capacités physiques et mentales de l’homme par les biotechnologies. Le futur œil bionique imprimé en 3D permettra à des quasis non-voyants de retrouver de nombreuses perceptions visuelles.
Situé entre le biohacking et la bio-impression 3D, le globe oculaire du projet EYE permettra d’augmenter son acuité visuelle sur commande jusqu’à atteindre les 15/10, mais également de passer en vision noir et blanc, de zoomer, d’obtenir une vision nocturne et, tenez-vous bien, de se connecter au Web avec une puce installée sur le nerf optique artificiel. En somme, l’EYE pourra filmer et envoyer directement l’information à Google qui pourra le renseigner en temps réel de ce qu’il voit et lui offrir une vision augmentée.
La folle avancée de la bio impression 3D
Tout cela ne serait pas possible si la bio-impression 3D n’avait pas si progressée depuis quelques temps. Cette technique permet aux ingénieurs de reproduire par une impression 3D, des tissus organiques issus de cellules vivantes. "Les dernières avancées en bio-impression et en biohacking nous permettent d’imaginer que dans un futur proche il sera facile d’imprimer des tissus organiques, voire des organes entiers, permettant non seulement de remplacer des parties lésées mais aussi d’améliorer les performances "standard" de ces organes" explique Filippo Nassetti, l'un des concepteurs du projet.
Pour bénéficier de cet œil, il faudra remplacer le globe oculaire des intéressés par l’EYE via une opération chirurgicale. Il faudra ensuite placer un « deck », une sorte de rétine artificielle qui fait le lien entre le cerveau et l’organe visuel. "Si selon nous, l'impression 3D d'un être humain entier est, pour des raisons techniques, encore loin d'être réalisable, nous croyons que la bio-impression 3D d'organes fonctionnels est un sujet tout à fait contemporain dont nous devons nous saisir", affirme Filippo Nassetti.
Bien entendu, le projet est encore loin de se réaliser et pour cause ! Les défis techniques, qu’il s’agisse de biocompatibilité des matériaux, de l’opération chirurgicale ou encore de la connexion de la rétine artificielle au cerveau, ne sont pas encore surmontés. Les progrès humains n’auront, toutefois, par fini de nous surprendre !