16 000 euros pour 60 jours de simulation d’impesanteur

Afin de mieux évaluer les impacts de l’apesanteur et les mécanismes d’adaptation à 60 jours de microgravité simulée, l’Institut de médecine et de physiologie spatiales va procéder à une étude de simulation d’impesanteur. Les volontaires sélectionnés vont percevoir une indemnité de 16 000 euros étalée sur 4 ans. 

Garder en forme les astronautes durant leurs missions

Voyager dans l’espace et vivre en apesanteur pendant des mois ont des effets délétères sur le corps. L’organisme est soumis à d’importantes contraintes. Les scientifiques se trouvent ainsi dans l’obligation de chercher constamment de nouvelles solutions permettant de maintenir en forme les astronautes durant leurs missions. Cette expérience en impesanteur simulée s’inscrit dans le cadre de ces recherches.

Les conséquences de l’apesanteur sur le corps d’un spationaute en orbite sont multiples. La première est l’atrophie musculaire. Celle-ci est accompagnée d’une déminéralisation osseuse. Selon Marie-Pierre Bareille, responsable de l’étude, cela explique l’incapacité des astronautes à marcher et à faire des exercices physiques à leur retour. Ils développent aussi une résistance à l’insuline, prémices du diabète type 2.

Afin d’atténuer et/ou de contrer ces méfaits de la microgravité sur le corps humain, les 20 volontaires se verront administrer un cocktail de compléments alimentaires antioxydants et d’anti-inflammatoires. Ce mélange est notamment composé d’oméga 3, de vitamine E et d’autres micronutriments. Une précédente étude a établi les bienfaits d’un apport additionnel de protéines et de bicarbonate de potassium.

Réaliser l’expérience dans des conditions particulières

Pour reproduire à l’identique les effets de l’apesanteur sur les astronautes, les participants à cette expérience se couchent la tête plus basse de 6° que les pieds, en situation d’impesanteur. Ils sont tenus de garder cette position allongée pendant 60 jours. Ainsi, ils n’ont pas le droit de se lever pour manger, se doucher ou aller aux toilettes.

Ces conditions particulières provoquent une migration des fluides dans le corps. L’organisme va assimiler ce phénomène à une hypervolémie ou une hausse du volume sanguin par rapport à la normale. Afin d’éliminer l’excédent, l'organisme mettra ainsi en place des mécanismes d’adaptation. Outre l’amélioration de la santé des spationautes, les résultats devraient aider à soigner les maladies métaboliques causées par l’inactivité physique.

L’Institut de médecine et de physiologie spatiales a établi des critères stricts pour être éligible à cette expérience. Les candidats doivent être de sexe masculin, entre 20 et 45 ans, sportif, non fumeur, en excellente santé et disponibles deux mois à partir de fin octobre. L’admission est également soumise à un long entretien avec un psychologue.