Le Big Data : l'avenir de la santé
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 21 January 2014 à 17h24
Le big data, avenir de la Santé?
La France est en retard dans le domaine de la santé numérique.
C’est un fait, la France a plusieurs années de retard en matière d’information et de libre accès aux données de santé. Selon les propres informations fournies par l’Assurance Maladie, près de 1.2 milliard de feuilles de soins sont traitées chaque année par l’organisme. Nom, date de naissance, pathologies traitées, hospitalisation(s), médicamentation, tout est collecté puis rassemblé dans une immense base de données, mais cette dernière n’a jamais été accessible au grand public, ni même à l’ensemble des acteurs du monde de la santé.
Pour beaucoup de spécialistes, le problème de la France à ce niveau est le manque d’ouverture et de transparence. Comment, dans une telle situation, rattraper notre retard ? Pour ce faire, il faut se tourner du côté des nouvelles technologies de l’informatique : le big data et sa variante, l’open data. Le big data est une immense base de données permettant de recroiser des informations pour en extraire d’autres. L’open data est identique, à la différence que l’accès aux informations y est ouvert et non limité.
Une harmonisation des pratiques médicales
Le big data et l’open data ont fait leur petite révolution dans le mode de l’informatique et pour de nombreux experts, ces deux technologies sont l’avenir de la santé publique. Depuis plusieurs années, l’Union européenne tente de regrouper les différentes bases de données médicales des pays membres. Avec l’arrivée du cloud computing et du big data, deux technologies permettant de regrouper une quantité impressionnante d’informations, l’UE compte réunir l’ensemble des acteurs du monde de la santé autour d’un même projet. L’idée est de développer une (très) grande base de données européenne pour la santé qui pourrait à la fois alimenter la recherche et être ouverte aux patients soucieux d’accéder à leurs informations.
L’open data répond aussi aux questions d’économie qui se posent aujourd’hui. Économie de traitement tout d’abord, puisque le réseau serait accessible à tous, professionnels comme patients. Économie aussi face aux abus des acteurs de la santé : pour les défenseurs de l’open data, beaucoup de pratiques nébuleuses pourraient être évitées si la société civile avait son droit de regard sur les pratiques médicales et le fonctionnement des organismes de santé.
Pour l’heure, un premier essai de veille sanitaire en France a été validé par la CNIL, il s’agit du projet Ginseng mis en place dans la région Auvergne. Espérons que l’expérience inspire les pouvoirs publics et les mène à agir pour l’avenir de notre système de santé.