Le principe de l’arrêt des traitements de maintien en vie
Rédigé par La Rédaction , le 20 May 2019 à 11h42
Arrêt des traitements de maintien en vie.
Victime d’un accident de voiture, Vincent Lambert est dans un état de « conscience minimale plus » depuis le 29 septembre 2008. Son état étant considéré irréversible, cet ancien infirmier en psychiatrie va faire l’objet d’une procédure d’arrêt des traitements de maintien en vie, une décision contestée par ses parents.
La sédation profonde et continue jusqu’au décès du patient
Depuis 10 ans, Vincent Lambert est l’objet d’affrontements judiciaires entre son épouse et ses parents. Son médecin traitant a déjà initié deux procédures d’arrêt des traitements de maintien en vie en 2013. Néanmoins, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne les a annulées pour vice de forme et « obstination thérapeutique déraisonnable » non fondée.
L’arrêt des traitements de maintien en vie est une procédure qui consiste à stopper la nutrition et l’hydratation artificielles. Pendant ce temps, l’équipe médicale met en œuvre une « sédation profonde et continue » jusqu’à ce que le patient décède de déshydratation. Cette pratique n’est pas courante, mais les médecins y recourent régulièrement dans les services de réanimation ou de soins palliatifs.
Dans la majorité des cas, l’arrêt des traitements de maintien en vie équivaut à laisser le patient mourir de sa maladie comme les malades du cancer en phase terminale. En général, le recours à cette procédure est un facteur d’apaisement pour l’ensemble des proches. Malheureusement, il est source de tensions et de déchirement pour la famille de Vincent Lambert.
Un processus strictement encadré et différent de l’arrêt des soins
Théoriquement, Vincent Lambert pourrait encore être maintenu en vie pendant des années en continuant l’alimentation et l’hydratation artificielles. Pour l’équipe médicale, cela représente un acharnement thérapeutique. Ce que ses parents et une partie de sa famille contestent depuis la première tentative d’arrêt des traitements de maintien en vie. Cependant, la décision revient toujours in fine au corps médical.
Si l’euthanasie et le suicide assisté restent encore interdits en France, la procédure d’arrêt des traitements de maintien en vie est autorisée. Par contre, elle est strictement encadrée par la loi Claeys-Leonetti datant de 2016. Elle distingue clairement l’arrêt du maintien artificiel en vie et l’arrêt des soins. L’équipe soignante est ainsi tenue d’accompagner le patient jusqu’à sa mort.
En d’autres termes, Vincent va continuer à recevoir divers soins tels que la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche et des yeux, etc. Pourtant, les médecins sont incapables d’indiquer quand la mort surviendra.
Sources : Sciences et avenir