Les Urgences saturées ? Une femme meurt en attendant ses soins
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 20 February 2014 à 11h21
L'entrée de l'hôpital Cochin - [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]
Arrivée peu après 16 heures pour une plaie au pied, une femme âgée de 61 ans a été retrouvée morte six heures plus tard dans la salle d’attente des urgences de l’hôpital Cochin à Paris. Aux yeux des syndicats, cette mésaventure est révélatrice d’une saturation des urgences dans la capitale.
La femme qui était suivie à l’hôpital psychiatrique de Sainte-Anne, a été emmenée samedi dernier par les pompiers aux urgences de Cochin pour une blessure bénigne au pied. Après quelques examens de contrôle qui ne présageaient rien d’inquiétant, la patiente a été « installé en zone de surveillance, à proximité des soignants » en attendant l’arrivée d’un médecin. Une demi-heure plus tard, elle a été appelée plusieurs fois pour sa consultation, mais ne semble pas avoir répondu à l’appel. Son nom a donc été rayé de la liste des patients présents. C’est sur les coups de 23 heures, deux heures après l’arrivée de l’équipe de nuit, que ces derniers se sont rendu compte que la dame qui semblait dormir dans la salle d’attente était passée de vie à trépas.
Ce ne serait pas une erreur des urgentistes
L’assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé d’ouvrir une enquête interne aujourd’hui « pour éclaircir les circonstances » du décès « inexpliqué ». Bien que la cause de la mort n’ait pas encore été élucidée, la piste de l’arrêt cardiaque est pour l’instant privilégiée. L’établissement a d’ores et déjà annoncé que « les effectifs médicaux et paramédicaux étaient au complet et l’activité du service était dans la moyenne de celle observée ces dernières semaines ».
Selon Marise Dantin, secrétaire générale CGT de l’hôpital Cochin interrogée par nos confrères de RTL, il ne s’agit pas de négligence : « Ils ont fait leur travail, car si la patiente donnait l’impression de dormir dans le fauteuil, ce genre de situation peut passer inaperçu aux urgences ». Elle a néanmoins déploré le fait de devoir attendre six heures aux urgences, « même si c’est devenu un fait courant ».
Des sevices d'urgences toujours plus sollicités
La fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu en novembre dernier a eu un impact certain sur l’augmentation du flux de patient se présentant à celles de l’hôpital Cochin. Depuis, une trentaine de patients supplémentaires doivent chaque jour être pris en charge par le service avec une augmentation marquée durant le weekend. « De plus en plus d’hôpitaux ferment et les patients se concentrent sur les hôpitaux qui restent » a expliqué la syndicaliste.
Selon la CGT, les services d’urgences à Paris sont dans le rouge, recevant près de 50 000 personnes par an. Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, devrait à ce titre remettre un rapport sur les conséquences de la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu d’ici la fin de l’hiver.