Reboucher le trou de la sécu avec des applis santé
Rédigé par Anthony Laforce , le 20 January 2014 à 18h00
Les smartphones, à travers les applications de santé, ont un rôle à jouer dans le développement de la santé mobile.
En plein essor, le marché des applis santé conquiert de plus en plus de personnes.
Développé en parallèle de la télémédecine, la M-santé conquiert de plus en plus de personnes. Alors qu’on estime son marché à 4,5 milliards de dollars pour l’année 2013, une récente étude de PwC, indique que le marché pourrait atteindre les 23 milliards de dollars au niveau mondial à l’horizon 2017. En outre, la mise en place de ce système permettrait à l’Union Européenne de dégager un bénéfice de 97 milliards d’euros d’ici 2017 lié à l’amélioration des conditions de soins. Les économies réalisées permettraient donc à 24,5 millions d’individus d’avoir accès plus facilement aux soins. L’étude souligne aussi que pour la France, ces technologies permettraient de faire des économies substantielles de l’ordre de 11,5 milliards, toujours d’ici 2017.
La santé mobile
La M-santé ou santé mobile se distingue de la télémédecine sur plusieurs points. Ce secteur est essentiellement constitué par les objets connectés (tensiomètres, balances, alcootests, etc.) et les applications mobiles. Les informations collectées visent à informer en premier lieu le patient, lequel peut choisir de divulguer ou non ces informations auprès de son médecin. Le second point important touche aux « critères de validation ». En effet, ces derniers sont beaucoup moins exigeants. Tant que l’application ou l’objet proposé ne participe pas à la prise de décision médicale, aucune étude clinique n’est réclamée pour leur marquage CE et leur mise en circulation.
Cela explique entre autre que ce marché regroupe principalement des produits libres de toutes contraintes médicales. Alexis Normand, responsable du business développement chez Withings (start-up française développant des objets connectés) relativise cependant : « Les éditeurs de logiciels et les fabricants d’objets connectés ne souhaitent […] pas pour l’instant s’engager dans ces procédures lourdes, qui mettraient plus de temps à aboutir que la génération suivante de produit à sortir ». Beaucoup d’entreprises seraient donc freinées par ces exigences, à l’image de Thomson ou Terraillon. Tous les deux sont déjà présents sur ce marché mais hésitent encore à se développer sur un segment plus spécialisé. De leur côté, les start-up, pourtant nombreuses dans la M-santé, ne sont généralement pas assez solides financièrement pour prendre cette voie.
La santé mobile au service de l’Union européenne
Une généralisation de l’usage du smartphone dans le domaine médical permettrait une meilleure gestion des maladies chroniques comme le diabète ou l’asthme ou encore de mieux suivre l’évolution du vieillissement de la population, une priorité pour l’Union européenne. Néanmoins, l’étude de PwC précise que les effets bénéfiques de la santé mobile sont dépendants de la stratégie de santé publique mise en place par l’Union européenne et de la rapidité de sa mise en application. L’Europe doit aider ses états membres à lever de nombreux freins législatifs, économiques, technologiques et structurels au risque de voir des complications dissiper les efforts de mutualisation engagés par l’UE.
Le grand public paraît intéressé par ces perspectives et les organismes de paiement ont compris les gains financiers et administratifs qui peuvent découler du développement de la santé mobile. Seule la communauté médicale semble indécise face aux évolutions de la M-santé. Il est pourtant nécessaire que les médecins s’impliquent davantage dans son développement. Le rôle que peut avoir cette technologie dans le suivi des patients, soit après la consultation, soit en tant que facilitateur de l’accès aux soins est déterminant.