Manifestation anti-avortement à Paris
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 20 January 2014 à 11h11
Manifestant anti-IVG. Le droit à la vie pour les embryons est leur principale leitmotiv.
Hostilité envers le projet de loi pour l'égalité homme-femme
Entre 16.000 et 40.000 personnes ont manifesté dans les rues de Paris hier pour faire part de leur hostilité au projet de loi pour l’égalité homme-femme présenté aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Celui-ci contient un amendement qui prévoit d’assouplir les conditions d’accès aux interruptions volontaires de grossesse (IVG).
Selon la police, 16.000 personnes s’étaient données rendez-vous pour la « Marche pour la vie ». Ce chiffre a tout de suite été contesté par les organisateurs de la manifestation qui ont compté près de 40.000 manifestants dans leurs rangs.
Une quinzaine d’associations étaient présentes pour encadrer le défilé, ainsi que de nombreuses familles. Ces dernières souhaitaient faire part de leur désaccord et soutenir l’état espagnol qui a réduit considérablement le recours à l’IVG la semaine dernière. Le pape quant à lui avait apporté son soutien aux manifestants samedi dans la journée.
Une banalisation inacceptable pour les Anti-IVG
Beaucoup de manifestants tenaient à montrer leur soutien au projet de loi du gouvernement espagnol, en témoigne le nombre de drapeaux et la grande banderole disposée en tête de cortège aux couleurs de l’Espagne.
Les anti-avortements sont partis en début d’après-midi de Denfert-Rochereau et sont arrivés quelques heures plus tard sur l’esplanade des Invalides. Dans leur ligne de mire, la tentative selon eux de « banaliser totalement » l’interruption volontaire de grossesse. Le projet de loi présenté aujourd’hui vise à améliorer l’information autour de l’IVG et à supprimer la nécessité pour une femme d’être en « situation de détresse » pour recourir à l’IVG. Pour Cécile Edel, porte-parole du collectif Choisir la Vie, un des principaux organisateurs de la manifestation : «la suppression de cette notion » est « une dénégation du droit à la vie inscrit dans le code civil ».
Entre droit à l’information et désinformation
Depuis 2005, La Marche pour la vie manifeste tous les ans en janvier pour revenir sur le droit à l’IVG. En 2013, le collectif avait préféré rejoindre les rangs de la Manif pour tous. L’année précédente, la dizaine d’associations qui organise cette marche, avaient réuni près de 7000 personnes selon les forces de l’ordre et 30.000 selon les organisateurs.
Chaque année, plus de 200.000 interruptions de grossesse sont pratiquées. Néanmoins, le Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes a signalé il y a quelques mois de cela, que l’accès à une information fiable sur l’IVG était compromis sur Internet. En effet, les anti-IVG, très présents sur la toile, semblent délivrer une information « fallacieuse » au travers de sites apparemment neutres ont-ils révélé.
Depuis, le gouvernement a réagi et lancé www.ivg.gouv.fr, un site d’information beaucoup plus fiable. Un amendement est prévu pour lutter contre ce type de désinformation, ce qui n’est pas du goût de Cécile Edel. En ouvrant le délit d’entrave à l’IVG, « on ne pourra plus être contre l’avortement. (…) Sur notre site SOS femmes enceintes, nous serons obligés de donner des informations sur l’avortement » s’est-elle indignée.
Le projet de loi sera présenté cet après-midi à l’Assemblée nationale où le débat risque d’être aussi agité que dans la rue.