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La lutte contre la désertification médicale

Rédigé par , le 19 September 2016 à 12h53

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Les villages français sont réputés pour leur charme mais manquent de médecins.

Les villages français sont réputés pour leur charme mais manquent de médecins.

Malgré la hausse continue du nombre de médecins en France, la liste des territoires menacés par la désertification médicale ne cesse de s’allonger. L’hexagone compte à l’heure actuelle 285 840 médecins pour une densité moyenne de 334 praticiens pour 100 000 habitants, soit deux fois plus qu’en 1980. 

Une politique publique inadaptée et incohérente

Un désert médical correspond à un territoire où l’offre médicale est insuffisante pour répondre aux besoins de soins de sa population. Pourtant, d’après l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques, la France n’est pas en manque de médecins et ne se trouve pas dans une situation critique. Le seuil est de 250 praticiens pour 100 000 habitants.

Le problème vient plutôt d’une mauvaise répartition des médecins sur le territoire. Cela a pour conséquence un temps d’attente trop long, débouchant parfois sur un renoncement aux soins non-urgents. L’inadéquation et l’incohérence de la politique publique sont pointées du doigt. Celle-ci est axée sur les actes spécialisés à faible fréquence au détriment des actes courants et plus fréquents.

Pendant le 99ème congrès de l’Association des Maires de France, le 31 mai dernier à Paris, de nombreux élus locaux ont également prôné un retour à la proximité de santé. Actuellement, il se passe l’inverse où les besoins en soins médicaux sont contraints de s’adapter à la taille des établissements sanitaires. Les aides publiques sont ainsi injustement attribuées.

Une réorientation de la politique et des mesures fortes

Pour la ministre de la Santé, Marisol Touraine, il n’est pas encore question de contraindre les médecins à s’installer dans les déserts médicaux. Afin de lutter contre le phénomène qui prend de l’ampleur, le Gouvernement propose différentes mesures incitatives en plus des incitations financières. Par contre, son plan de lutte comprend l’obligation pour les étudiants en médecine d’effectuer un stage en médecine générale.

Ce plan assure en outre des revenus mensuels de 4 600 euros pendant deux années aux jeunes médecins généralistes qui s’installent dans un territoire médicalement sous-doté. L’Assurance maladie a aussi proposé aux syndicats des médecins des aides à l’installation de 50 000 euros. Le praticien s’engage en retour à rester au moins trois ans dans la zone déficitaire.

Par ailleurs, il est nécessaire de revoir le système de formation médicale actuel qui alimente le déséquilibre des professionnels de santé. Les 31 centres de formation en France sont très mal répartis et favorisent les spécialisations. De plus, il convient de revoir les critères d’admission trop exigeants entraînant un déficit en ressources humaines.

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La Rédaction

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