Semaine de la Mémoire : une première édition réussie
Rédigé par Laure Hanggi , le 19 September 2014 à 16h03
Des jeunes des lycées environnants de Caen à la Semaine de la Mémoire
A deux jours de la journée mondiale d'Alzheimer qui se tiendra dimanche 21 septembre, et à la veille de la dernière journée de la Semaine de la mémoire qui se tient à Caen (15-20 septembre), nous revenons sur les motivations et les premières conclusions de cette première édition.
La Semaine de la Mémoire : pourquoi et comment ?
Organisée en marge du XIIIe Colloque international sur le vieillissement cognitif (15-16 septembre) par l'Observatoire BSV des Mémoires et grâce au soutien de la ville de Caen et de la Basse-Normandie, cette semaine s'est construite autour de la thématique « la mémoire sous toutes ses formes ». Les principales missions que cette Semaine s'était donnée consistaient en la diffusion des connaissances sur la mémoire humaine, de vulgariser les savoirs en permettant notamment au Grand Public et aux médias d'avoir accès aux recherches, et de réunir les éminents spécialistes de ce domaine.
Pourquoi avoir choisi le thème de la mémoire ? Pour les organisateurs, elle est très importante et fait partie intégrante de notre vie. La mémoire est utilisée et travaillée tout au long de la vie, et avec le rallongement de l'espérance de vie, de nouveaux troubles qui lui sont liées apparaissent, tels que la maladie d'Alzheimer. C'est dans ce contexte que l'observatoire B2V a choisi de mettre en place cette Semaine de la Mémoire pour apporter une meilleure compréhension de celle-ci.
Tout au long de la semaine, de nombreuses conférences, tables rondes, ateliers et colloques ont développé les liens entre la mémoire et la société, l'histoire, l'identité, etc. Plusieurs temps forts ont notamment marqué cette première édition de la Semaine de la mémoire, tels que la Journée des Scolaires ou les ateliers sur les troubles de la mémoire.
Sensibiliser et expliquer
La journée du 18 septembre (hier) était ainsi consacrée aux « Scolaires », où des élèves de 3ème, 1ère ou Terminale, accompagnés de seniors et/ou de parents, participaient au projet « Un grand-parent, un parent, mon prof et moi », afin de promouvoir l'intergénérationnel, élément crucial dans la préservation de la mémoire, selon un communiqué de presse du 27 août 2014. Cette journée, où se sont tenus à la fois des conférences et des ateliers ludo-éducatifs, s'est clôturé sur un Championnat de la Mémoire, dans une volonté de « partage entre les générations ». Les équipes, composées de 2 élèves et d'un senior, se sont affrontées sur toutes les facettes de la mémoire (olfactive, collective, individuelle). Le but : « mettre en valeur le fait qu'il existe plusieurs mémoires », pour l'Observatoire B2V. Pour le Professeur Eustache, neuropsychologue et Président du Conseil Scientifique de l'Observatoire BSV des Mémoires, les scolaires ont été inclus dans cette Semaine pour « faire passer un message : la mémoire est très précieuse, puissante, mais elle est également fragile. »
Le deuxième temps fort de cette Semaine résidait dans les nombreuses conférences et manifestations axées sur les troubles de la mémoire survenant lors du vieillissement. « Le point d’honneur que nous nous sommes fixés n’est pas simplement de parler des patients atteints de maladies de la mémoire durant cette Semaine de la Mémoire mais de leur donner la parole » indique le Professeur Eustache. La parole a ainsi été donnée à des malades atteints d’Alzheimer, et aujourd’hui une pièce de théâtre sera présentée et interprétée par des malades, afin de mieux comprendre l’effet d’un tel exercice sur les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Ce projet a d'ailleurs reçu en 2012 le Prix Sciences Humaines de l’Association France Alzheimer. Enfin des interventions traitant du « bien vieillir » ont également été prévues, car beaucoup de questions demeurent sur ce sujet concernant l’inéluctabilité ou non de la perte de mémoire : quand commencer la prévention, quels rôles jouent le sport, l’environnement, la profession, la personnalité et d’autres facteurs encore sur le fonctionnement de la mémoire dans les âges avancés.
Un bilan positif
Le plus grand rassemblement d’experts scientifiques européens et internationaux a ouvert la Semaine de la Mémoire. Ils étaient en effet près de 200 à accueillir des étudiants pour présenter leurs recherches en lien avec le vieillissement et la mémoire, participant ainsi à la prévention du développement de certains troubles, en partageant leurs savoirs vers la nouvelle génération.
Le 21 septembre, la journée mondiale d’Alzheimer prendra place pour sa 21ème édition. Aujourd’hui, plus de 855 000 personnes sont victimes de cette maladie en France, et 3 millions sont directement concernées. En France, tous les jours, 600 nouvelles personnes en sont victimes. Cette semaine de la mémoire est aussi là pour rappeler cette situation, et mobiliser la société face à cette maladie. Les conditions de vies pour les malades et leurs proches font l’objet de recherches intensives, pour leur permettre de traverser cette étape avec un poids en moins sur les épaules. Aucun traitement n’existe aujourd’hui, mais des efforts sont faits pour diagnostiquer la maladie de plus en plus tôt.
Cette première édition de la Semaine de la santé a en tout cas été un véritable succès pour la sensibilisation et la communication de manière ludique et moderne sur les questions de la mémoire.
Selon Emeline Vital, Responsable de l'Observatoire B2V des Mémoires, "le public était eu rendez-vous. Les chercheurs de renommée internationale et les écoles de la région ont également répondu présent toute la Semaine. Tous les sujets abordés ont connu un réel succès auprès du grand public. Les enfants et les professeurs n'ont pas regretté d'avoir participer au Championnat de la Mémoire organisé par l'Observatoire B2V des Mémoires. Au regard du succès, de l'enthousiasme des participants et du grand public et de leur souhait de voir se répéter l'évènement, nous allons réfléchir à l'organisation d'une 2eme Edition."