Personnel hospitalier, moins de temps pour les malades
Rédigé par La Rédaction , le 19 June 2018 à 11h38
Trop de tâches administratives pour le personnel soignant.
Selon un sondage Odoxa pour le Figaro Santé et la Mutuelle nationale des hospitaliers, publié le mois d’avril dernier, les médecins et les soignants à l’hôpital ne sont pas heureux au travail. Un autre sondage réalisé récemment confirme ce mécontentement du personnel hospitalier sur l’organisation de leur temps de travail.
Plus de tâches administratives pour des journées à rallonge
Depuis plusieurs années, les médecins et les soignants à l’hôpital ne cessent de se plaindre de leur quotidien au travail. Ils sont confrontés à plus de tâches administratives. En moyenne, les médecins passent 47 heures dans leurs services contre 39 pour les infirmiers. Paradoxalement, les journées à rallonge les éloignent un peu plus chaque jour des malades.
Tels sont les résultats du dernier sondage Odoxa réalisé pour France Info, le Figaro Santé et la Mutuelle nationale des hospitaliers. Les médecins et les soignants regrettent notamment qu’ils ne disposent plus de suffisamment de temps pour mettre en place une relation patient-soignant satisfaisante. Les tâches administratives et les réunions accaparent leurs journées de travail au détriment des malades.
Pourtant, ce temps médical et d’échange occupe une place prépondérante dans l’efficacité des soins d’après le Dr Jean Thévenot, président du Programme aide solidarité soignant. Il permet aux médecins et aux soignants d’expliquer à leurs patients leurs maladies, les médicaments, la nécessité d’une intervention chirurgicale et son déroulement, etc. Ce manque de temps affecte leur adhésion aux traitements.
Effectif insuffisant associé à une perte de sens et de motivation
Ce malaise au sein du milieu hospitalier est plus profond. L’insuffisance de temps à consacrer aux malades est directement liée à un manque d’effectif. D’ailleurs, ce problème touche aussi le monde libéral. A l’heure actuelle, la France fait face à une importante pénurie de médecins et de soignants. Beaucoup de territoires sont confrontés à la désertification médicale.
Le déséquilibre entre le temps de soins et les tâches administratives est également à l’origine de perte de sens et de motivation. Les médecins comme les infirmiers estiment qu’ils ne sont pas écoutés et soutenus. Les manifestations et les témoignages sur les réseaux sociaux se font de plus en plus nombreux. Par ailleurs, le surmenage engendré augmente dangereusement les risques psychosociaux.
Afin d’apporter une solution durable à la situation, le Premier ministre Edouard Philippe s’est engagé à inscrire l’organisation et le financement des hôpitaux dans le Plan de transformation de l’offre de soins. Par ailleurs, il va s’attaquer au numerus clausus. En effet, ce dernier limite le nombre des étudiants en médecine pouvant passer en deuxième année.