Visualiser et mesurer la douleur dans le cerveau
Rédigé par La Rédaction , le 17 October 2017 à 11h56
visualiser la douleur dans le cerveau
Grâce à l’IRM fonctionnelle, des chercheurs américains ont identifié les différentes zones du cerveau activées lorsqu’une personne ressent des douleurs physiques aiguës. Aux Etats-Unis, la justice et les assureurs souhaitent utiliser cette découverte pour détecter les simulateurs. De même, les victimes d’accidents veulent s’en servir pour obtenir une indemnisation.
Un réseau de trente neurones contrôlant la douleur
A ce jour, les professionnels de santé ne sont pas capables d’attester réellement qu’un patient souffre et d’évaluer objectivement l’intensité de sa douleur. Ils ne peuvent que s’appuyer sur les dires de ce dernier, sachant que cette auto-évaluation est à la fois subjective et imparfaite. La connaissance des zones du cerveau impliquées dans le ressenti de la douleur permettrait à terme de remédier à ce problème.
L’IRM fonctionnelle du cerveau permet d’observer les zones spécifiquement activées quand une personne est soumise à un stimulus physique douloureux. Ce type d’imagerie affiche en temps réel les afflux sanguins dans le cerveau. L’activation neuronale diminue avec la baisse de la douleur. Cette découverte est essentielle pour la mise au point de traitements contre les douleurs pathologiques.
Une autre étude menée par une équipe de chercheurs européens et américains a démontré que trente neurones dans l’hypothalamus contrôlent la douleur. Baptisés « centre de contrôle de la douleur », ils sont responsables de la libération dans le sang et la moelle épinière d’ocytocine, également appelée hormone naturelle de l’amour.
Un détecteur de douleur pour un usage non médical
Certaines sociétés aux Etats-Unis s’intéressent à ces découvertes pour des raisons autres que médicales. Elles souhaitent s’en servir pour confirmer ou infirmer les dires d’un individu qui affirme souffrir de douleur physique. A terme, elles veulent la création et la mise en place de test afin de détecter et de mesurer la douleur dans le cerveau.
L’IASP ou Association internationale pour l’étude de la douleur a créé un comité d’experts pour statuer sur la question. Composé de praticiens, de spécialistes d’éthique médicale et de juristes, le groupe a travaillé durant deux ans. Ses conclusions, publiées dans Nature review Neurology, mettent en avant le manque de fiabilité de l’imagerie cérébrale à ce stade et les dangers potentiels de cette tentation techno-intrusive.
Pour l’heure, le comité d’experts estime que ces outils de visualisation de la douleur doivent uniquement être utilisés à des fins médicales. Pourtant, le développement d’un test apparait comme inévitable sur le long terme, quand les progrès technologiques le permettent. En effet, ce test est d’une utilité évidente pour les patients incapables de parler.