Du sang artificiel à grande échelle !
Rédigé par Clémentine Billé , le 17 April 2014 à 08h20
Du sang artificiel d'accord, mais continuez de donner votre sang !
Une équipe écossaise a mis au point du sang artificiel. Elle espère très vite pouvoir développer sa technique à l’échelle industrielle. Les premières transfusions pourraient avoir lieu dès 2017.
Le sang artificiel est né ! Une équipe de chercheurs écossais menée par le Pr Marc Turner ont mis au point un moyen d’industrialiser la production de sang fabriqué. C’est une première dans l’histoire de la médecine et de l’industrie.
Welcome Trust, la deuxième plus grande fondation de charité mondiale (derrière celle de Melinda et Bill Gates) a permis de développer et financer cette production. Plus de six millions d’euros ont été nécessaires : le procédé doit désormais être testé sur des patients (humains).
Une production de type O, le rhésus universel
L’essai clinique devrait débuter d’ici début 2017 sur trois patients atteints d’anémie : une pathologie qui impose des transfusions régulières. Le Pr Marc Turner se réjouit déjà de la fabrication en elle-même du sang. « Bien que des recherches similaires ont été entreprises ailleurs, c'est la première fois que quelqu'un produit du sang dont la qualité et la sécurité sont suffisantes pour transfuser un être humain," explique-t-il au Telegraph.
C’est un travail très complexe et de longues haleines que son équipe a réalisé pendant des années. Avant même de trouver le moyen de reproduire le sang à grande échelle, il a fallu transformer des cellules souches humaines en globule rouge de type O, c’est-à-dire le groupe universel (le sang d’une personne de Rhésus O est compatible avec tous les autres). Les scientifiques ont ensuite développé une technique de culture de globules rouges, à partir de cellules souches pluripotentes, c’est-à-dire des cellules qui se différencient en plusieurs autres types cellulaires.
Pour résumer tout cet aspect technique, il fallait d’abord prélever des cellules humaines pour les reconfigurer en cellules souches, et ensuite cultiver des cellules du sang de groupe O en créant des conditions semblables à celles du corps humains.
La fin des dons du sang n’a pas encore sonné
L’objectif est de ne plus avoir besoin des donneurs de sang. Ainsi, le risque de pénurie de sang serait effacé, bien qu’en France, nous ne connaissons pas ce problème. Il y a 10 000 dons par jour à l’échelle nationale, et 3 millions pour une année (avec 1,5 millions de donneurs). La France est autosuffisante, mais peut également donner si un pays étranger est en nécessité. L’autre problème est la peur de l’infection des donneurs : de nombreux cas ont développé une maladie après avoir donné faute de respect des règles sanitaires.
Le don du sang est-il fini pour autant ? Surtout pas ! Les cas d’infections des donneurs sont infimes en France. De plus, à l’heure actuelle, une unité de sang coûte 120 livres, soit 145 euros à produire. La réduction des coûts n’apparaitra que si le Pr Marc Turner trouve un moyen de le produire à grande échelle, après de nombreux essais cliniques.
Aujourd'hui, à l’occasion de la journée de l‘hémophilie, Allo-Médecins vous fera part de son reportage sur le don du sang. La rédaction a testé pour vous, avec Steve comme « cobaye », pour vous montrer qu’en donnant votre sang et une heure de votre temps, vous permettez à une autre personne de vivre.