Abus affectifs, peu visibles pour des souffrances réelles
Rédigé par La Rédaction , le 17 January 2017 à 12h30
les abus affectifs "cadenassent" en quelques sortes une relation familiale, amicale ou professionnelle
Les abus affectifs sont très fréquents, aussi bien dans la sphère familiale que dans les relations socio-professionnelles. Même s’ils ne sont pas reconnus à cause de leur subtilité, ils entrainent de la domination et de la violence. D’ailleurs, ils se produisent souvent dans des situations très familières devenues banales.
Une maltraitance subtile de la famille, amis ou collègues
En général, le manque d’amour rend dépendant. Par contre, l’excès n’est pas meilleur et peut même étouffer. Les abus affectifs surviennent dès la plus tendre enfance et affectent les victimes de manière inconsciente ou non. Cela fausse leurs relations avec elles-mêmes et leur entourage. Ainsi, il est essentiel de les identifier afin de s’en sortir et de prévenir d’autres formes d’abus susceptibles d’engendrer des conduites autodestructrices.
Selon Aliette de Panafieu, psychothérapeute, le cercle familial est le contexte le plus propice aux abus affectifs. Ils se manifestent par un humour déplacé ou des messages chargés de non-dits sous couverts de réflexions banales. Ils peuvent aussi prendre la forme d’ingérence dans la vie privée comme lire et corriger un journal intime.
A l’heure actuelle, les abus affectifs deviennent très fréquents au sein des couples d’après le Dr Gérard Tixier, psychiatre et psychanalyste. Ils s’expriment en particulier lors des conflits, d’une maladie ou encore d’un accident. Les amis et collègues ne sont pas non plus en reste en faisant des petits chantages, en s’imposant sans avoir été invités, etc.
Une identification peu aisée mais possible d’abus affectifs
Presque indécelables, les abus affectifs passent la plupart du temps inaperçus. Cependant, de plus en plus nombreuses sont les personnes souffrant de comportements abusifs de la part du conjoint, de la famille, des amis ou des collègues. Ils consultent afin de se défaire de cette emprise, d’aller mieux et de changer certains aspects de leur façon d’être pour éviter de les subir à nouveau.
Victimes ou témoins d’un abus affectif, la première étape pour l’identifier consiste alors à reconnaitre l’émotion quand celui-ci se produit. Quelle que soit sa manifestation, il provoque des inconforts et des souffrances. Le plus important ensuite est de savoir sortir du cercle victime-bourreau-sauveteur au lieu de se lancer dans les réactions à l’emporte-pièce.
Pour le Dr Gérard Tixier, il est nécessaire pour les victimes d’abus affectifs de « se désabuser eux-mêmes ». Cela passe par l’identification et la modulation de la part d’immaturité, figée par les abus. Pour les témoins, Aliette de Panafieu recommande de manifester leur présence et de marquer leur attachement vis-à-vis des personnes malmenées.