Baladeurs : une nouvelle génération de sourds ?
Rédigé par Charlotte Canonne , le 16 January 2015 à 12h00
Les dangers de la musique chez les jeunes - © Orlando Florin Rosu Fotolia.com
À l’occasion de la semaine du son, une enquête Ipsos révèle des chiffres inquiétants sur la qualité de l’audition des jeunes de 15 à 30 ans. Les trois-quarts d’entre eux auraient déjà souffert de bourdonnements ou de sifflements dans les oreilles.
Une génération de sourds
On le sait, l’écoute prolongée de la musique chez les jeunes, fait des ravages depuis l’invention des baladeurs. La situation est plus qu’alarmante répète Alain Londero, ORL à l’hôpital Georges-Pompidou, il est clair que « nous préparons une génération de sourds ».
L’utilisation prolongée de ces appareils utilisés à plein régime endommage gravement les tympans : plus les écouteurs sont enfoncés dans les oreilles, moins le son peut s’échapper. Le tympan est alors directement touché par les décibels. Le bilan est lourd chez les jeunes, 89 % utilisent des baladeurs de manière quasi-constante tandis que 10 % avouent ne jamais baisser le son de leur appareil même s’ils se trouvent dans un endroit calme.
La plupart des jeunes interrogés se soucient peu des conséquences, certains affirment avoir « le temps d’y penser lorsqu’ils seront plus vieux ». Ce genre de propos n’est pas à prendre à la légère lorsque l’on sait que la plupart des jeunes écoutant la musique trop forte sont atteints des mêmes symptômes de surdité que les personnes âgées.
Un manque de prévention ?
L’indifférence des jeunes est-elle due à un manque de prévention de la part de l’État ? Suite aux résultats alarmants de l’enquête Ipsos, il convient de se pencher sur les directives gouvernementales mises en place pour contrer le fléau de la surdité chez les jeunes.
En 2011, une campagne de l’INPES organisait un jeu éducatif afin de découvrir la surdité chez les 11-18 ans. Ce jeu, gratuit sur Internet, mettait en scène la chanteuse Jenifer, enlevée lors de son concert. Les jeunes devaient la retrouver au son de sa voix. Depuis, c’est le silence radio. Malgré les moyens originaux d’aborder les risques de surdité chez les ados, ce n’est que le début d’un long travail de prévention.