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Contrave : un nouveau médicament anti-obésité sur le marché américain

Rédigé par , le 16 September 2014 à 11h57

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obésité ; contrave ; perte de poids ; médicament

La Food and Drug Association (FDA) à donné son accord la semaine dernière au Contrave, un nouveau médicament supposé prendre en charge les personnes en surpoids, en association avec la mise au régime, et au sport des patients.

Un problème majeur de santé publique et un marché qui reste fermé

Actuellement, les États-Unis comptent parmi ses habitants 79 millions d'adultes obèses, et un tiers de sa population globale est directement concerné par un problème de surpoids. Pour Contrave, le dernier médicament en date à avoir reçu l'homologation de la FDA, cela devrait représenter un marché idéal. Mais la situation est plus compliquée que ça. En effet, les ventes des deux médicaments de même type, Qsymia et Belviq, approuvés en 2012, n'ont pas vraiment décollé. Pourquoi est-il si difficile de lancer des médicaments censés lutter contre l'obésité, dans un pays dramatiquement en surpoids ?

La résistance vient principalement de deux raisons. Il y a d'abord le précédent de médicaments amaigrissants retirés de la vente dans les années 1990 suite à des rapports désastreux sur leurs effets sur la santé ; puis il y a surtout le coût de ces médicaments (près de 200$ par mois) et le fait que ceux-ci ne soient pas pris en charge par un grand nombre d'assurances santé.

Le fabricant de Contrave, Orexigen Therapeutics (OREX) se tourne ainsi vers un marché où seulement deux millions de clients potentiels sont traités par médicament, sur les 100 millions concernés. L'entreprise veut résoudre l'énigme qu'est le marché américain et sa réticence grâce à un vaste plan marketing.

Une offensive commerciale

Pour percer le marché américain, Orex a développé tout un plan tactique incluant des ventes de sensibilisation aux médecins, des publicités en ligne (et pourquoi pas a posteriori à la télé) qui conseillent de demander des informations sur Contrave à leurs médecins. Parmi ces derniers, ceux qui seront les plus visés seront les médecins traitants et les endocrinologues, qui s'occupent souvent de patients obèses. La tactique des échantillons distribués aux médecins sera également mise en place.

Contrave part également sur un avantage face à ses concurrents, car son fabricant a employé les 900 personnes de la filiale américaine du géant pharmaceutique japonais Takeda pour commercialiser son traitement. Sa force de frappe se trouve ainsi démultipliée comparée aux petites entreprises se trouvant derrière Qsymia et Belviq.

Les ventes, qui devraient démarrées dès cet automne, concerneront les personnes dont l'IMC (Indice de Masse Corporelle) est égal ou supérieur à 30 (ou à 27 pour les personnes diabétiques), selon les critères de la FDA. Cependant, on peut légitimement se poser des questions sur le devenir de ce médicaments, dans un marché où deux médicaments coexistent déjà sans connaître un trop grand succès. Mais le fait que Contrave soit l'association de deux principes actifs précédemment approuvés, le naltrexone et le bupropion, peut représenter un atout supplémentaire dans sa commercialisation.

Pas une solution miracle

Dans les essais cliniques pratiqués avant l'approbation de la FDA, les patients non-diabétiques ayant pris des pilules Contrave n'ont perdu que 4,1 % de poids de plus que ceux ayant pris des placebos. De plus, ces tests étaient accompagnés de pratiques physiques. Et c'est là le cœur de la question. Ces médicaments ne sont pas des pilules miracles, et ne suffiront jamais à perdre du poids si leur prise n'est pas accompagnée d'une pratique sportive, et d'une nourriture saine et équilibrée. Les spécialistes reconnaissent le potentiel du médicament, mais insiste sur ce fait. L'entreprise a ainsi déclaré que cette mise en vente serait accompagné du lancement d'un programme pour changer son comportement alimentaire et physique.

Tous ces nouveaux médicaments ne promettent pas de perte de poids massive, et tous peuvent entraîner des effets secondaires, allant de problèmes cardiaques aux pensées suicidaires. Les risques dépassent les bénéfices pour Daniel Neides du Cleveland Clinic’s Wellness Institute. Le candidat idéal pour ce type de médicaments est quelqu'un les utilisant comme un outil dans la perte de poids, parallèlement à un régime et à une pratique sportive, pour Adam Tsai, un interniste de Denver qui préside le comité de liaison publique de la Société de l'obésité, un groupe représentant les experts dans la perte de poids. En effet, une fois le traitement terminé, la prise de poids reprend immédiatement, si le mode de vie ne suit pas, ce qui rend ces médicaments non-attractifs pour beaucoup de clients potentiels, et pour les assureurs.

La vente de ces médicaments est si complexe, que les fabricants ont d'ores et déjà décidé de baisser les prix et en donner des échantillons aux médecins qui pourront les distribuer à leurs patients. Les fabricants se sont de plus engagés à conduire des études poussées sur l'impact de ces médicaments sur le cœur, et reporter les résultats à la FDA. 

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L'auteur
Laure Hanggi

Laure Hanggi

Rédactrice

Bio

Etudiante en histoire passionnée d'actualité en général et notamment des questions de santé moderne, en tant qu'enjeux de société. Voir plus

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