Selon l’ONU, le Sida pourrait être éradiqué d’ici 2030
Rédigé par Charlotte Canonne , le 16 July 2015 à 11h38
Le Sida sera peut-être éradiqué d'ici 2030. Crédit : DR
Enfin une vraie bonne nouvelle concernant les infections par le VIH. Le nombre de nouvelles infections a fortement chuté depuis le début des années 2000. Et la prévention et la recherche y sont pour quelque chose. Les résultats sont si encourageants que les Nations Unies se prennent à rêver d’une génération sans Sida d’ici les années 2030 mais pour cela il faudra dépenser 150 milliards de dollars…
Les infections dues au VIH ont chuté
La réjouissante nouvelle est tombée : les infections par le VIH ont pratiquement chuté d’un tiers depuis 2000. À tel point que les scientifiques pensent pouvoir éradiquer l’épidémie d’ici 2030. Mais pour cela il faudra dépenser près de 32 milliards de dollars soit 29 milliards d’euros par an jusqu’en 2020 pour espérer voir le Sida disparaître de la planète en 2030. Ces résultats, présentés le mardi 14 juillet 2015 par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon lors de la conférence internationale sur le financement et le développement tenue en Éthiopie, représentent un véritable succès. En effet, en 2000, les Nations Unies avaient planifié huit grands projets et objectifs à réaliser pour 2015 et l’éradication du Sida en faisait partie. Les milliards de dollars investis dans le projet de lutte contre le virus, dont la moitié provient des États-Unis, ont une part incontestable dans la chute de la courbe des nouvelles infections.
En ce qui concerne les chiffres, les nouvelles infections se sont effondrées de 35.5 % (soit 2 millions de personnes concernées) entre 2000 et 2014 et encore plus encourageant, les nouvelles infections parmi les enfants ont quant à elles diminué de 58 %. La courbe du nombre de décès est également sur la voie de l’inversement puisque les morts liés au Sida ont chuté de 41 % (soit 1.2 million de personnes concernées). Selon Ban Ki-moon : « Le Monde a atteint l’objectif 6 du Millénaire pour le développement. L’épidémie a été enrayée et inversée ».
Le rapport explique en détail les avancées considérables sur la lutte contre la maladie. En 2011, l’objectif était de mettre 15 millions de personnes sous traitements antirétroviraux d’ici 2015 alors que seulement 1 million de personnes l’était en 2001. Il est vrai que le nombre de personnes vivant avec le Sida ne fait que d’augmenter mais c’est notamment parce qu’il est désormais possible de vieillir avec le Sida grâce à des avancées thérapeutiques plus efficaces et accessibles.
Vaccin, prévention, distribution de préservatifs, la lutte contre le Sida s’accélère
L’ONU est donc très optimiste quant à l’avenir de l’épidémie mais il insiste sur les efforts à investir. « Mettre fin à l’épidémie de Sida (…) d’ici à 2030 est ambitieux mais réaliste » commente Ban Ki-moon, « nous devons d’urgence mener des efforts à plus grande échelle ces cinq prochaines années ». Il faut en outre, que les états investissent 32 milliards de dollars chaque année jusqu’en 2020 (21.7 milliards ont été investis cette année). Actuellement, seulement la moitié des personnes infectées par le virus sont au courant de leur contamination. Pour réussir à éradiquer le Sida, il faudrait que 90 % des personnes infectées soient au courant, que 90 % des personnes le sachant suivent un traitement et que 90 % de ceux qui suivent un traitement voient leur charge virale supprimée (la charge virale est le nombre de copies du virus du VIH dans le sang, le sperme ou la salive).
Grâce à l’argent investi, l’ONU souhaite rendre l’accès aux traitements dans le monde plus facile. L’organisation appelle également les fournisseurs des matières premières utilisées pour la fabrication des antirétroviraux à baisser leurs prix. Aujourd’hui, seulement deux entreprises se partagent la majeure partie du marché des antirétroviraux, tout comme les outils de diagnostics alors que la demande augmente chaque année. Bien que le traitement soit un outil indispensable dans la lutte contre le Sida, la prévention (comme la distribution de préservatifs) reste l’une des solutions les plus bénéfiques.
Plus réjouissant encore, un vaccin devrait voir le jour d’ici la prochaine décennie, comme l’a expliqué Michel Sidibé, le directeur exécutif de L’Onusida (programme mis en place par l’ONU pour la lutte contre le Sida). Le monde garde donc espoir face à la possible éradication du Sida qui ne paraît plus si impossible à réaliser qu’auparavant, mais pour cela l’investissement financier et la prévention devront être conséquents.