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Étude : nous savons enfin comment se forment nos souvenirs

Rédigé par , le 16 July 2015 à 16h27

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Comment nos souvenirs se forment-ils ?

Comment nos souvenirs se forment-ils ?

Certains moments de notre vie nous marquent plus que d’autres. Pourquoi y a-t-il certains souvenirs que l’on conserve et d’autres non ? Et surtout comment notre cerveau fait-il le tri entre ce qu’il faut conserver et ce qu’il faut oublier ? C’est les réponses auxquelles sont enfin capables de nous répondre les chercheurs en neurosciences de l’Université de Californie.

Comment fonctionne la mémoire épisodique ?

Notre premier baiser, le plus cadeau que l’on ait reçu à Noël, notre premier jour de lycée… certains souvenirs semblent être plus ancrés que d’autres dans notre mémoire. Toutes ces informations sont d’ailleurs stockées dans ce que l’on appelle « la mémoire épisodique ». Lorsqu’un souvenir s’enregistre, une partie de nos neurones s’active très vite, lorsque l’on se souvient de quelque chose, d’une scène ou d’une personne, cette partie de neurones « s’illumine » individuellement. C’est la découverte qu’on faite les chercheurs en neurosciences de l’Université de Californie aux États-Unis et de Leicester au Royaume-Uni.

Le mystère du « neurone Jennifer Aniston »

Qui ne connaît pas la très connue Jennifer Aniston ? Actrice dans la série Friends durant plusieurs années, elle possèderait également un rôle dans la découverte et la compréhension des rouages de la formation d’un souvenir dans la mémoire épisodique. En 2005, des neuroscientifiques décèlent un neurone qui ne s’active que lorsque l’on montre des photos de Jennifer Aniston aux cobayes. D’ailleurs, un autre neurone réagit de même lorsqu’il s’agit de Halle Berry (même lorsqu’elle porte son masque de catwoman). Mais attention toutefois à ne pas penser qu’un seul neurone ne s’active lorsque la personne sur la photo est reconnue. Gabriel Lepousez, chercheur en neurosciences de l’Institut Pasteur explique que plusieurs neurones sont impliqués dans cet exercice car « il serait trop risqué qu’un seul neurone soit chargé de mémoriser une image, puisqu’en cas de perte, l’image serait à jamais oubliée ». Mais il faut également savoir que peu de neurones sont impliqués dans la représentation physique d’une personne, d’un lieu ou d’un concept ce qui permet au cerveau d’être particulièrement efficace pour le stockage d’informations.

Le neurone "Jennifer Aniston" a permis d'en savoir plus sur la formation des souvenirs

Pour compléter cette précédente étude, les chercheurs ont repris les travaux et ont réussi à observer le « neurone Jennifer Aniston » en question chez près de 14 patients atteints d’une forme d’épilepsie avancée. En leur implantant des électrodes dans une zone du cerveau appelée « lobe temporal médian » impliquée dans le système de mémorisation, les chercheurs ont pu observer en temps réel l’activité des neurones isolés.

Comment les souvenirs s’enregistrent-ils dans le cerveau ?

Pour aller plus loin dans leurs recherches et comprendre précisément comment les neurones attachaient de l’importance à certains souvenirs plutôt que d’autres, les chercheurs ont montré aux volontaires des portraits d’acteurs comme Jennifer Aniston ou Clint Eastwood. Ils ont ensuite identifié les neurones qui s’activaient à la vue de leurs portraits et ont montré aux sujets les mêmes photos des célébrités mais avec un monument connu en arrière-plan. Jennifer Aniston posait donc devant la Tour Eiffel et Clint Eastwood se trouvait devant la Tour de Pise. Les sujets devaient ensuite mémoriser ces deux associations avant de revoir une photo des monuments seuls. À cet instant, surprise, les neurones Jennifer Aniston et Clint Eastwood s’animaient respectivement devant la Tour Eiffel et la Tour de Pise alors que devant d’autres images, les neurones restaient inactifs.

Clint Eastwood devant la Tour de Pise : la photo qui déclenche certains neurones de la mémoire

Ce qui est le plus surprenant pour les chercheurs c’est qu’il a suffi d’un seul visionnage du montage Jennifer Aniston/Tour Eiffel et Eastwood/Tour de Pise pour que le sujet mémorise parfaitement l’association. Pour Gabriel Lepousez : « C’est un changement radical par rapport aux expériences menées chez l’animal, pour qui cet apprentissage est observé après de nombreux entraînements. ». Pour le co-auteur de l’étude, Rodrigo Quian Quiroga, cette recherche est surtout «  cruciale pour comprendre le processus neurologique sous-jacent à la formation de souvenirs en situation réelle, car au quotidien, nous ne sommes pas exposés de façon répétée à un événement pour nous en rappeler, une fois suffit. »

En résumé, grâce à Jennifer Aniston, Clint Eastwood et Halle Berry ainsi qu’à l’énorme avancée des recherches des scientifiques sur la formation de souvenirs, la découverte du mécanisme pourrait permettre de mieux comprendre la perte de mémoire causée par la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurologiques. Une découverte dont nous devrions nous souvenir longtemps…

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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