Résidus médicamenteux et pollution de l’eau

Depuis quelques décennies, la protection de l’environnement et la préservation des ressources naturelles font partie des principales préoccupations de l’Homme. Mise en évidence dès 1976, la présence de résidus médicamenteux dans l’eau suscite actuellement beaucoup d’inquiétude chez les scientifiques. Ils appellent ainsi à plus de recherches dans ce domaine.

Des risques possibles sur la santé et l’environnement

La première trace de résidus médicamenteux dans l’eau a été découverte aux Etats-Unis, à la sortie d’une station d’épuration du Kansas City. Depuis, les connaissances scientifiques en la matière ont certes évolué mais demeurent toujours incomplètes. La Commission Européenne soulève deux difficultés majeures, à savoir le nombre des molécules concernées et la difficile reproduction en laboratoire des interactions des écosystèmes.

Pourtant, même si ces résidus médicamenteux ne sont qu’à une concentration infinitésimale, les scientifiques suspectent que de longues et multiples expositions peuvent avoir des impacts sur la santé. De plus, les mélanges et les interactions avec d’autres polluants font craindre un effet cocktail. A l’heure actuelle, environ 110 000 molécules à risques sont recensées d’après la Commission Européenne.

Par ailleurs, ces résidus médicamenteux retrouvés dans les rejets des eaux usées et les rejets d’effluents provenant des installations d’élevage sont susceptibles d’affecter le milieu naturel. Ceci inclut le sol, les eaux souterraines, la faune et la flore. Comme les laboratoires ne cessent de produire et de commercialiser de nouveaux médicaments, il convient d’évaluer ces risques.

Un vaste plan de lutte contre les résidus médicamenteux

Eliminer totalement les résidus médicamenteux dans l’eau semble aujourd’hui impossible. Il est en effet inenvisageable de bannir les médicaments, essentiels à la santé de l’Homme et des animaux. Par contre, il est important de réduire encore plus leur concentration pour prévenir les risques d’intoxication. Il est également indispensable de sensibiliser le public sans causer un vent de panique.

De même, un plan de lutte contre les résidus médicamenteux doit être mis en place. Celui-ci a pour objectif d’améliorer les connaissances et d’évaluer les risques pour réduire leurs impacts sur l’Homme et l’environnement. En France, un premier du genre a déjà été appliqué pour la période 2010-2015. Le ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, vient aussi d’annoncer le lancement du plan micro-polluants 2016-2021.

En parallèle, il est nécessaire d’améliorer les usines de traitement des eaux et d’optimiser les techniques de recyclage. En outre, même si l’eau de robinet est jugée d’excellente qualité, un renforcement des réglementations sur le contrôle des résidus médicamenteux est recommandé. Enfin, le développement par les industriels de molécules plus biodégradables est aussi souhaitable.