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Nettoyage magnétique du sang : une nouvelle piste pour les maladies infectieuses

Rédigé par , le 15 September 2014 à 14h21

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nettoyage ; magnétique ; sang ; maladies ; infectieuses

Ce dimanche 14 septembre, des chercheurs américains ont déclaré dans la soirée avoir mis au point un appareil externe capable de nettoyer le sang d'agents pathogènes. Le secret ? L'utilisation de minuscules aimants, qui symbolisent un nouvel espoir pour contrer des maladies comme la septicémie, ou même Ebola. 

Le magnétisme au cœur de la guérison

Les infections du sang, qui se traduisent par la présence de bactéries vivantes dans le sang associée à une réponse inflammatoire, touchent 18 millions de personnes par an dans le monde. Leur taux de décès allant de 30 à 50 %, elles représentent un véritable fléau, car elles peuvent atteindre, dans les cas les plus graves, la totalité de l'organisme à travers le sang.

De plus, la plupart des microbes causant ces infections sont résistants aux antibiotiques. Cette annonce faîte par ces chercheurs américains est donc synonyme d'espoir pour les victimes de septicémie, mais aussi pour les malades victimes de maladies infectieuses comme Ebola, car de nouveaux traitements pourraient être mis au point.

Comment cet appareil fonctionne-t-il ? Testé à ce jour uniquement sur des rats, il fonctionne en imitant la rate. Cet organe joue en effet un rôle dans l'immunité cellulaire, intervient dans le contrôle des infections à bactéries et régule la formation et la destruction des éléments figurés du sang (globules, plaquettes,...).

                                                                                             Les billes recouvertes de MBL et de toxines sont aimantées hors du sang

L'appareil, après avoir prélevé du sang, injecte des billes magnétiques nanoscopiques (moins d'un millième de millimètre) recouvertes de MBL, une protéine sanguine humaine conçue génétiquement. Celle-ci va ensuite se lier aux agents pathogènes, qui seront donc « collés » sur les billes. Ces dernières seront ensuite « extraites » hors du sang, grâce à leurs propriétés magnétiques, les apparentant à des aimants. Une fois le sang nettoyé, il peut être replacé dans le corps, sans que l'opération n'ait affectée sa composition ou son état.

Ebola et le VIH au bout du tunnel ?

Lors des expériences menées par les chercheurs, ces derniers ont infecté des rats avec deux bactéries : le staphylocoque doré et Escherichia coli, toutes deux extrêmement dangereuses pour l'Homme. Grâce à leur appareil, ils ont pu retirer 90 % des bactéries du sang des rats, et ont même déclaré qu'après avoir ajouté une dose mortelle d'endotoxine (une toxine présente dans la membrane extérieure de certaines bactéries), la survie des animaux avait pu être améliorée de manière non négligeable.

Cet appareil n'a pour le moment été testé uniquement que sur des rats, et pas encore sur l'Homme. Mais s'il s'avérait, au cours des recherches, que cette nouvelle technologie était sûre et efficace chez l'Homme, cela permettrait « de nettoyer physiquement le sang en enlevant une grande variété d'agents pathogènes ou de toxines » a déclaré Donal Ingber, l'un des auteurs de l'étude parue dans Nature Medecine, à l'AFP. Il ajoute même que le traitement pourrait être effectué « avant que l'agent pathogène n'ait été formellement identifié et que le traitement antibiotique optimal ait été choisi. »

Ce sont les possibilités éventuelles de ce traitement qui lui confère cette aura. En effet, les chercheurs n'exclut pas l'utilité que pourrait avoir ce traitement dans la prise en charge de personnes atteintes d'Ebola, du VIH et au virus de Malburg (qui provoque une fièvre hémorragique très semblable à Ebola). La protéine MBL semblerait en effet en mesure de pouvoir se lier aux virus responsables de toutes ces maladies.

Cependant, ceci appartient aujourd'hui encore au domaine de l'hypothétique, et comme le reconnaît M. Ingber, des années d'expérimentations sont encore nécessaires pour que l'utilisation de ce traitement sur l'Homme soit approuvée. 

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L'auteur
Laure Hanggi

Laure Hanggi

Rédactrice

Bio

Etudiante en histoire passionnée d'actualité en général et notamment des questions de santé moderne, en tant qu'enjeux de société. Voir plus

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