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Du sang artificiel pour les transfusions

Rédigé par , le 15 June 2017 à 12h12

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Le sang artificiel pourrait être une alternative future à la donation de sang, parfois fluctuante.

Le sang artificiel pourrait être une alternative future à la donation de sang, parfois fluctuante.

Chaque année, plusieurs millions de vies sont sauvées grâce aux donneurs de sang. Toutefois, les besoins continuent sans cesse d’augmenter et les dons de sang demeurent insuffisants pour soigner les malades. Afin de combler ce manque, les scientifiques se sont lancés dans la mise au point de sang artificiel. 

Fabrication de globules rouges en culture in vitro

La première tentative de transfusion sanguine sur un être humain date d’avant le 20ème siècle. Elle n’a été possible que grâce à la découverte du système de groupage sanguin A, B et O par Karl Landsteiner en 1901. Depuis, les scientifiques tentent de fabriquer un sang artificiel pour couvrir les besoins annuels non satisfaits de 210 millions de poches de sang.

Longtemps, les résultats ont été décevants. Les hémoglobines artificielles accroissent de 30% les risques de décès par infarctus. En 2011, le Pr Luc Douay de l’Université Pierre-et-Marie-Curie a cependant franchi une étape essentielle dans la fabrication des substituts sanguins. Il a réussi à fabriquer des globules rouges à partir de cellules souches, puis les transfuser à un être humain.

Spécialiste de la greffe de moelle, le Pr Luc Douay a adopté une approche très différente. Au lieu d’essayer de remplacer les transporteurs d’oxygène et autres perfluorocarbures, il a copié le sang naturel. Il a opté pour la culture in vitro de certains types de précurseurs pouvant être différenciés pour obtenir des globules rouges.

Vers une production industrielle de sang artificiel

Le Pr Luc Douay a obtenu des résultats prometteurs avec sa méthode. En seulement trois semaines, il a créé 10 milliards de réticulocytes, dernier stade avant la transformation en globules rouges. Marquées au chrome radioactif et injectées à un volontaire sain, elles ont achevé naturellement leur maturation. Leur durée de vie est identique à celle des globules rouges naturels.

Le seul obstacle reste le passage à la production industrielle. Le Pr Luc Douay n’a jusqu’ici procédé qu’à un test de 2 ml, l’équivalent de 10 milliards de globules rouges. Or, une poche contient 400 ml de sang pour 2 000 milliards de cellules. En parallèle, il explore les moyens pour optimiser les systèmes de compatibilité entre donneur et receveur.

Cette ultime étape de la course au Graal transfusionnel de sang artificiel est actuellement proche d’être franchie. En Grande Bretagne, le Pr Marc Turner de la fondation Wellcome Trust a dernièrement affirmé avoir trouvé le moyen de produire du sang artificiel à grande échelle. Des tests sur trois patients sont en cours avant sa généralisation. 

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La Rédaction

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