Sécurité dans les hôpitaux : quand la pompe à perfusion peut être piratée…
Rédigé par Charlotte Canonne , le 15 June 2015 à 12h40
Pompes à perfusion, les dangers du piratage
Est-on vraiment en sécurité dans les hôpitaux ? C’est la question que s’est posée un spécialiste de la cyber sécurité américain. Billy Rios, ingénieur en informatique ayant travaillé pour Microsoft et Google, a découvert que certaines pompes électroniques pouvaient être contrôlées à distance. Quelles sont les conséquences d’une telle découverte pour la sécurité des patients ?
Pirater les pompes à perfusion à distance
Billy Rios est un expert américain en sécurité informatique et également fondateur de la société Laconicly, experte en sécurité d’autres sociétés. Ce qu’il a découvert est loin d’être rassurant pour les patients des hôpitaux. Selon lui, plusieurs modèles de pompe à perfusion électronique de la marque Hospira racheté par Pfizer en février dernier, souffriraient d’un important défaut de sécurité. Le modèle LifeCare PCA peut être contrôlé à distance depuis le réseau interne de l’hôpital. Entre autre, n’importe qui peut redéfinir les quantités limites d’un dosage de médicament sans que personne ne s’en rende compte. Impossible de ne pas imaginer les conséquences désastreuses que pourraient provoquer cette faille du système.
400 000 appareils sont concernés
Après avoir prévenu la société Hospira, en vain, Billy Rios a poursuivi ses recherches et a découvert que cinq modèles de la marque seraient concernés. Ces derniers auraient même été retirés de la commercialisation en 2013 suite à un rapport inquiétant de la FDA (Food and Drugs Administration) concernant cette faille de système.
Aujourd’hui, près de 400 000 modèles d’Hospira sont susceptibles d’être contrôlés à distance. Le patient peut se voir administrer une plus forte ou plus faible dose de son médicament voire même l’interruption totale de celui-ci sans que l’alarme de sécurité de la machine ne se déclenche.
Gare donc aux modèles LifeCare PCA et Plum A+ qui font aujourd’hui l’objet d’une alerte de la part du ministère américain de la Sécurité Intérieure (DHS). À savoir que ces pompes à perfusion sont également utilisées en France.