La cigarette électronique interdite dans les lieux publics ? Le bras de fer presque amical entre Touraine et Bedos
Rédigé par Emmylou Drys , le 15 May 2014 à 11h30
Nicolas Bedos et Marisol Touraine. Crédit photo : Le lab d'Europe 1
Marisol Touraine a proposé aux maires de France d’interdire la cigarette et la cigarette électronique dans les lieux publics, notamment sur les plages. L’humoriste et comédien Nicolas Bedos a répondu à cette annonce dans une chronique pour le magazine féminin ELLE.
« Je peux vous jurer qu’il faudra envoyer la Garde nationale et le GIGN pour m’empêcher de m’en griller une sur une plage au mois d’août! » prévient Nicolas Bedos dans une chronique adressée à la ministre de « sa » Santé, Marisol Touraine. Il critique en effet la possible interdiction de fumer la cigarette électronique dans les lieux publics notamment les plages et les jardins proposée par cette dernière aux maires de France.
La liberté de fumer
Nicolas Bedos revendique son droit et la liberté de fumer, bien qu’il essaye vainement d’arrêter. « Pourquoi? ? Parce que ma santé, c’est encore la mienne. Ma vie ? C’est encore la mienne » assène-t-il. Il ne nie pas que « fumer tue » mais rappelle que cela n’a pas dissuadé les jeunes de fumer et qu’il vaudrait mieux travailler pour trouver une solution contre la consommation de MDMA ou de coke, les drogues dures qui rencontrent un succès croissant.
Marisol Touraine répond dans une lettre ouverte au comédien, le gratifiant de sa belle plume et de son talent, que derrière cela se cache « une réalité bien plus tragique ». Elle explique le tabac tue 73 000 personnes par an en France et que ce chiffre est 20 fois supérieur aux tués sur la route. « Ma mission c’est de dire, de répéter, de rabâcher même, dès que l’occasion m’en est donnée, le constat que vous avez vous-même formulé : le tabac tue, light ou pas. »
Plus qu’une joute par médias interposés, elle craint que cette chronique serve indirectement l’industrie du tabac, à la vue de la couverture qu’a offerte le site Le Monde du Tabac à la chronique de l’humoriste. « Le tabac est une dépendance, une servitude » explique-t-elle et elle continuera de se battre contre ce fléau même si, elle l’avoue, les moyens mis en place aujourd’hui ne sont toujours pas assez efficaces.
Concernant l’utilisation de la cigarette électronique, elle questionne « Je dis oui sans réserve à la vapoteuse, lorsqu’elle peut aider à en finir avec le tabac ! Mais pourquoi dans les lieux publics, alors que cela permettrait aujourd’hui la réhabilitation d’un geste qui n’a plus lieu d’être ? », un argument comme un autre pour justifier sa proposition d’interdiction.
La mode de la cigarette électronique
Selon un sondage de la Smerep, l’organisme de sécurité sociale étudiant, 67 % des jeunes non-fumeurs ont essayé la cigarette électronique.
Face à la hausse des prix, les étudiants ont trouvé plusieurs alternatives : 22% se sont mis au tabac à rouler, 22% achètent leurs cigarettes à l'étranger, 5% se sont mis à la cigarette électronique, explique Le Parisien en citant l’étude effectuée par Harris Interactive. Pour autant, 40 % d’entre eux n’ont aucune intention d’arrêter de fumer, malgré les politiques restrictives.
Rappelons que la cigarette électronique, tout comme le tabac contient de la nicotine et n’est donc pas sans effet pour la santé. Cependant, elle n’est pas dangereuse pour la santé des autres et les risques de cancer semblent amoindris. La cigarette électronique est donc recommandée comme un patch, pour arrêter la cigarette.
Le 31 mai prochain se tiendra la journée internationale sans tabac, une bonne occasion pour les milliers de fumeurs de prendre la décision de ne plus jouer à la roulette russe avec leur santé.