Affaire Lactalis, Foodwatch et des familles portent plainte

L’association Foodwatch et sept familles vont porter plainte contre X dans le cadre de l’affaire du lait contaminé Lactalis. Le 22 décembre 2017, le parquet de Paris a déjà ouvert une enquête pour blessures involontaires et mise en danger de la vie d’autrui contre la société et les pharmaciens.

Des autocontrôles positifs et une mauvaise gestion de la crise

En cas de résultat positif des autocontrôles de produits mis sur le marché, les entreprises sont tenues d’informer les pouvoirs publics selon un communiqué sur le site internet du ministère de l’Agriculture. Par contre, cette obligation réglementaire n’est pas valable dans le cas d’une contamination de l’environnement. Raison pour laquelle Lactalis n’a pas signalé aux autorités la présence de salmonelle dans son usine.

Foodwatch fustige pourtant la société. D’après l’association de défense des consommateurs, Lactalis et le laboratoire en charge des autocontrôles étaient bien dans l’obligation de porter à la connaissance des pouvoirs publics les résultats non conformes dès qu’un danger sanitaire est suspecté. De plus, des mesures correctives appropriées auraient dû être prises pour assurer la sécurité sanitaire des produits finis.

Foodwatch pointe aussi du doigt la gestion catastrophique de cette crise. A titre d’exemple, le rappel des produits dangereux se faisait au compte-gouttes au mois de décembre. Malgré ce rappel, du lait infantile contaminé était encore en vente dans 22 établissements et 60 sites de commerce en ligne en janvier dernier.

Une plainte visant l’industriel et d’autres acteurs de l’affaire

Lactalis constitue la principale cible de Foodwatch. La société savait depuis 2006 que l’usine de Craon était infestée de salmonelle, responsable de plus de 140 cas de contamination un an auparavant. Pourtant, douze ans plus tard, le Directeur général de l’entreprise affirme qu’il est fort possible que cette bactérie ait continué à affecter des bébés jusqu’à aujourd’hui.

En outre, Foodwatch s’indigne de l’attitude des enseignes de grande distribution. En dépit des quatre vagues de rappel des laits infantiles Lactalis entre décembre 2017 et janvier 2018, elles n’ont jamais suspendu la vente de ces produits potentiellement dangereux. Une erreur qu’elles attribuent à une défaillance systémique. De même, le laboratoire Eurofins est critiqué pour ne pas avoir communiqué aux autorités les résultats des autocontrôles.

Par ailleurs, pour Foodwatch, les autorités publiques ont failli à leur devoir dans le domaine de la prévention des risques sanitaires. Le Canard Enchainé a en effet publié le mois dernier un article selon lequel elles n’ont effectué aucun contrôle pour détecter la présence ou non de salmonelle dans les laits infantiles.