Transfusions sanguines, optimiser la gestion du sang
Rédigé par La Rédaction , le 14 December 2018 à 10h30
Optimisation du processus de transfusion sanguine
Le sang est une denrée rare et précieuse. Chaque année, les besoins en produits sanguins ne cessent pourtant d’augmenter. En parallèle, les transfusions sanguines inutiles sont réalisées. Compte tenu des impératifs et des risques inhérents à cette pratique, optimiser la gestion du sang constitue ainsi une nécessité, voire une urgence.
Un concept pour plus d’efficacité et d’importantes économies
Selon l’EFS ou Etablissement français du sang, l’utilisation des produits sanguins enregistre une hausse continue depuis le début des années 2000 en raison des avancées de la médecine combinées à l’allongement de l’espérance de vie. Or, près de 30% des transfusions sanguines sont jugées comme d’une utilité « incertaine » et environ 60% considérées à postériori comme « inappropriées ».
Face à cette situation, un concept a ainsi émergé depuis une dizaine d’années afin d’optimiser l’utilisation des produits sanguins. Il s’agit du PBM pour Patient Blood Management. Celui-ci consiste en une gestion personnalisée du capital sanguin. Plus précisément, le PBM vise une optimisation de la prise en charge des patients devant être opérés avec un risque élevé de perte sanguine.
Grâce à ce concept, seuls les malades ayant réellement besoin de sang sont transfusés. Selon le Pr Xavier Capdevilla, responsable du Pôle anesthésie-réanimation au CHU Lapeyronie, le PBM offre le double avantage de pouvoir améliorer la pratique des transfusions et de générer des économies substantielles. Il vient de le présenter devant l’Académie de médecine.
Une démarche plébiscitée par l’Organisation mondiale de la santé
Le PBM ou Gestion du sang du patient et pour le patient est une démarche thérapeutique qui est centrée sur le patient lui-même. L’efficacité de cette nouvelle stratégie est fondée sur des preuves scientifiques. Avec cette approche, il est dorénavant possible de réduire l’impact de l’anémie préopératoire, d’élaborer des politiques de transfusion restrictives et de trouver des alternatives à la transfusion.
Trois piliers constituent les fondements du PBM. Il est important de les prendre en compte avant, durant et après une intervention chirurgicale. En premier lieu, l’équipe médicale doit optimiser la masse sanguine du patient. Puis, il est essentiel de minimiser autant que possible les pertes sanguines. Enfin, la tolérance à l’anémie doit également être optimisée.
Par ailleurs, l’intérêt du PBM réside dans la réduction des risques pour le patient. En effet, la transfusion sanguine engendre des modifications du système immunitaire du receveur. En cas de transfusion avec le mauvais groupe sanguin, celui-ci peut être victime de réactions violentes. De plus, injecter du sang étranger accroit les risques de transmission de maladies infectieuses.