Des jumelles « mono-mono » naissent main dans la main. Une grossesse rare.
Rédigé par Emmylou Drys , le 14 May 2014 à 11h30
Jenna et Jillian, les jumelles "mono-mono" sont en bonne santé.
Une femme américaine a donné naissance dimanche 11 mai à des jumelles dites « mono-mono » c’est-à-dire s’étant développées dans le même placenta et le même liquide amniotique. Ce cas ne concerne qu’1 à 2 % des grossesses gémellaires.
C’est une image qui a ému le monde entier. Deux nourrissons, jumelles, ont été délivrées par césarienne et se tenaient la main à peine sorties du ventre de leur mère. Cette naissance est particulière car Jenna et Jillian sont ce qu’on appelle des jumelles « mono-mono ». Explications :
Concerne une naissance gémellaire sur 10 000
Les jumeaux dits « mono-mono » sont des jumeaux monozygotes, monochoriale et monoamniotique. Plus clairement, c’est-à-dire qu’ils sont fécondés du même œuf et donc représentent le même patrimoine génétique (ce qui explique la similitude physique) et qu’ils ont grandi dans le même placenta et le même sac amniotique.
Ce type de grossesse est rare et concerne 1 à 2 % des grosses gémellaires monozygotes. Elle représente cependant des risques et nécessite un suivi médical hebdomadaire. Partageant le même liquide amniotique, les fœtus pourraient s’étrangler l’un l’autre avec leur cordon ombilical respectif. Selon le Nouvel Obs, la probabilité de décès in utero est estimée à 40 %. « Mentalement, c'est très difficile. C'est une expérience pénible à traverser », a confessé à ABC News l'heureuse maman de Jenna et Jillian, ces jumelles « mono-mono ». "Ils vous relient à des moniteurs mesurant le rythme cardiaque pour chercher des variations ou un ralentissement cardiaque. J'avais des échographies chaque semaine" explique-t-elle.
Les deux nouveau-nées ont été délivrées par césarienne au bout de 33 semaines de grossesse afin d’éviter qu’elles ne prennent trop de poids. Elles sont en bonne santé bien que l’une des deux a dû être placée sous assistance respiratoire à sa naissance.
« Je ne pensais pas qu’elles sortiraient et se mettraient instantanément à se tenir les mains. C’était irrésistible. Je n’ai même pas les mots pour le décrire. Il n’y avait pas un œil de sec dans toute la salle d’opération » a confié Sarah, la mère.
Des naissances gémellaires différentes
Il existe plusieurs « formes » de jumeaux. Dans l’imaginaire collectif, les jumeaux sont deux personnes qui se ressemblent en tout point physiquement. Pourtant, ces « vrais » jumeaux, ou monozygotes ne représentent que 5 % des grossesses gémellaires selon Maxisciences.
Cette différenciation intervient au moment crucial de la fécondation de l’œuf. Si deux ovocytes sont fécondés séparément, alors ce sera de « faux » jumeaux, ce qui concerne la plupart des grossesses gémellaires. Si au contraire les jumeaux sont issus de la division d’un œuf fécondé unique, ils seront monozygotes.
Par la suite, selon la rapidité de la fécondation, les jumeaux monozygotes vont soit avoir chacun leur sac amniotique et leur placenta, soit partager l’un des deux. Se développer à la fois dans le même liquide amniotique et le même placenta (chorion) est très rare, c’est ce qui est appelé les « mono-mono ».