Le sel : une question de proportion
Rédigé par Emmylou Drys , le 14 April 2014 à 18h00
« Sans sel », « Avec 25% de sel en moins », « Nous avons éliminé le trop de sel » scandent et vantent nos nouvelles publicités pour du jambon ou autres produits alimentaires. Serait-il devenu le nouveau meilleur ennemi dans nos assiettes ?
La chasse au sel est officiellement ouverte. C’est vrai, nous mangeons trop salé. Un français en consomme en moyenne 8g par jour selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), soit le double de ce qui est nécessaire au bon fonctionnement du corps humain. Il est partout, non seulement dans la salière de table mais dans tous les produits transformés de l’alimentation quotidienne : charcuterie, pain, fromage etc. Depuis des années, les industriels de l’agroalimentaire l’utilisent sans précaution pour rehausser les saveurs de leurs produits, le consommateur a alors la fausse impression de ne pas consommer beaucoup de sel lorsqu’il n’utilise pas la salière.
Les dangers d’une alimentation trop salée
L’effet le plus néfaste du sel est son influence sur la pression artérielle : plus la consommation est élevée, plus la tension artérielle augmente. Cela peut provoquer des accidents cardio-vasculaires comme l'infarctus du myocarde. L’hypertension touche environ 7 millions de français et les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de décès en France. Selon une étude publiée en 2007, diminuer la consommation de sel de 15% par personne permettrait au niveau mondial de réduire le nombre de décès dus à l’hypertension de 9 millions en quinze ans. Ce qui ne semble être qu’une goutte d’eau face à toutes les personnes souffrant de cette maladie, est en fait un vrai espoir à long terme.
On dénonce même des risques de cancers, notamment des reins dû au trouble du calcium qu’apporte le sel, mais aussi de l’estomac, qu’une alimentation trop salée peut irriter et donc laisser libre voie aux bactéries pour s’installer. Il peut aussi être un facteur d’ostéoporose, notamment chez les femmes âgées.
Pas besoin d’en ajouter
Le sel est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme, notamment pour assurer une bonne hydratation ou transmettre des signaux nerveux. Mais pas besoin de rajouter du sel pour profiter de ces apports positifs. Il se trouve naturellement dans les produits non transformés sous forme de chlorure de sodium, bicarbonate de sodium ou chlorure de potassium ; comme dans les fruits, le lait ou encore les céréales.
Bien entendu, les apports nécessaires en sel dépendent des organismes de chacun. Chaque individu réagira différemment à un apport trop élevé. Il est également nécessaire de noter que dans les maux qui sont reprochés au sel, d’autres facteurs sont à prendre en compte : l’âge, le poids ou encore l’hérédité.
