Facebook met en danger l'alimentation des jeunes
Rédigé par Clémentine Billé , le 14 March 2014 à 18h00
La marchandisation des corps sur Facebook provoque des troubles alimentaires
Une étude américaine révèle que Facebook provoquent des troubles alimentaires, notamment chez les jeunes femmes. 20 minutes suffisent pour complexer après avoir vu des photographies de femmes minces ou jolies. Les chercheurs s’inquiètent de la marchandisation des corps à laquelle Facebook contribue.
Il y a quelques semaines, les hommes déprimaient devant les muscles saillants des acteurs du film « 300 : la naissance d’un empire ». C’est ce que démontrait une étude américaine sur les complexes physiques. En voici une nouvelle qui s’occupe du cas de Facebook : les femmes sont ici visées. Le réseau social de Mark Zuckerberg provoquerait des troubles alimentaires.
Etre 20 minutes par jour sur Facebook peut provoquer des troubles alimentaires
Manger mal ou manger trop vite sans s’en rendre compte est devenu la grande spécialité des adeptes de Facebook. Après les mauvaises habitudes, voici les troubles alimentaires. L’étude des chercheurs de l’université de Floride, « Est-ce que t'aimes ma photo ? Facebook entretient le risque de trouble alimentaire » a été publiée dans la revue nationale Journal of Eating Disorders. Les femmes complexes. Vingt minutes sur Facebook suffisent à favoriser les risques de perturbations.
Les résultats commencent à être inquiétants à partir d’une heure par jour, soit trois phases de vingt minutes. Pour obtenir ces conclusions, ils ont sélectionné 84 étudiantes sur 1000, après un questionnaire sur leur utilisation du réseau social, et le rapport à leur corps. Les chercheurs ont ensuite placé une partie du groupe devant Facebook, une autre devant une vidéo d’un chat sauvage et une dernière devant une page Wikipédia (ces deux derniers cas ne montrant aucun corps humain).
A la suite de cette expérience de vingt minutes, elles ont toutes été interrogées sur leurs habitudes alimentaires, l’avis sur leur poids, si elle souhaite faire de l’exercice. Les résultats indiquent donc une corrélation « petite mais significative » selon les chercheurs floridiens qui constatent que le niveau d’anxiété chez les femmes ayant consulté Facebook était plus élevé.
Facebook contribue à la marchandisation des corps
L’étude réalisée sur ces étudiantes montre que les internautes actives sont concernées par ces résultats. Il s’agit de celles qui sont sensibles aux « J’aime » et commentaires qu’elles reçoivent pour leurs photographies. Autre aspect, les troubles alimentaires se révèlent également chez les femmes qui suppriment tout de suite leur identification (les tags) sur des photos où elles n’apparaissaient pas à leur avantage. Facebook exacerbe les préoccupations sur le poids et la morphologie. Résultat, les femmes angoissent. Pour elles, si la communauté « facebookienne » ne leur porte pas d’intérêt en commentant leurs photos personnelles, leur physique est en cause, d’où les troubles.
Cette découverte concernent 95% des participantes à l‘enquête. Les chercheurs mettent cependant en garde, et ne veulent pas alarmer les foules. Selon eux, tout dépend de l’usage que chacun fait des réseaux sociaux. Pour certains il est simplement un moyen de rester connecté avec ses amis, et d’échanger, alors que pour d’autres les filles minces et qui soignent leur photo sont un modèle physique à atteindre. Pamela K. Keel, psychologue et co-auteur de l’étude indique tout de même que « [Comme les magazines] vos amis affichent maintenant des photos d'eux-mêmes soigneusement organisées sur leur page Facebook auxquelles vous êtes constamment exposé. » C’est la fusion et donc la confusion entre médias et influence sociale des pairs qui provoquent ces troubles alimentaires selon Pamela K. Keel. Elle dénonce ainsi la marchandisation des corps que Facebook entretient.