Alerte à la pollution, 50 départements sont concernés

Alors que la France traverse un pic de pollution, les autorités prennent des mesures pour protéger les populations les plus sensibles.

Alerte maximale pour 30 départements, 20 autres ont dépassé le seuil d'information 

Les agences régionales de surveillance de la qualité de l’air sont sur le pied de guerre.  Plus de trente départements à travers la France sont actuellement en alerte maximale à la pollution aux particules fines, déclenchée quand la concentration moyenne de particule dépasse les 80µg (microgrammes) pour 1m³ d’air. Le seuil d’information qui est de 50µg de particules par m³ a quant à lui été dépassé dans une vingtaine de départements. Une situation qualifiée « d’urgence » et de « priorité » pour le gouvernement selon les propos du ministre de l’Écologie, Philippe Martin.

En Basse-Normandie particulièrement, la pollution a déjà atteint des sommets. À Caen, les valeurs enregistrées ces deux derniers jours ont même dépassées les 110µg/m³ d’air.

Les conditions climatiques, à savoir un anticyclone qui recouvre une bonne partie du pays avec des journées chaudes suivies de nuits froides, favorisent grandement la stagnation de ces polluants. Ces derniers, désignés sous le signe PM10 (particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) sont constitués de résidus de fumée de chauffage, d’industrie et de moteurs de véhicules (surtout diesel). Ces particules peuvent être à l’origine de crise d’asthme et de maladies respiratoires. En outre, les plus fines d’entre-elles (inférieures à 2,5 micromètres) ont été récemment classées comme « cancérogènes certains » par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Privilégier les transports en commun

Il est vivement recommandé aux populations les plus exposées (les enfants, les personnes âgées et toutes celles qui, en règle générale, ont des problèmes respiratoires ou cardiovasculaires) de ne pas pratiquer d’activités physiques et sportives en extérieur. Ces mêmes conseils sont applicables pour toute personne qui présenterait des symptômes comme un mal de gorge, de la toux, des palpitations, un essoufflement ou encore une fatigue inhabituelle.

Les autorités, à tous les échelons nationaux ont pris des précautions. À commencer par l’Île de France où le président de la région, Jean Paul Huchon, qui est aussi le président du STIF, l’autorité organisatrice des transports de la région, a annoncé hier soir que « les transports seront gratuits de vendredi matin (5h30) à dimanche soir ». Cette décision a également été appliquée dans les agglomérations de Caen, de Rouen et de Reims. D’autres mesures comme la réduction de la vitesse sur certains axes routiers, le détournement de poids-lourds ou encore la restriction de certaines activités industrielles ont été mis en place dans plusieurs régions a précisé le ministre de l’Écologie.

Ce pic de pollution arrive à un moment ou la nature commence à se réveiller. Le taux élevé de particules fines dans l’air risque bien d’irriter d’autant plus les personnes allergiques aux pollens. À ce titre, le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (le RNSA) a publié la semaine dernière sa première carte de vigilance des pollens pour l’année 2014.