Hommes et femmes, une différence observée dans l’intestin
Rédigé par La Rédaction , le 13 August 2019 à 15h28
Différences en hommes et femmes.
Il existe de nombreuses différences entre les hommes et les femmes. Certaines sont visibles à l’œil nu comme la constitution morphologique, tandis que d’autres sont parfois bien cachées à l’intérieur. Récemment, des chercheurs français ont réussi à mettre en évidence une différence dans l’intestin des hommes et des femmes.
Les différences entre les sexes incluent plus que les organes sexuels
Entre hommes et femmes, des différences sont évidentes telles que celles qui concernent les organes sexuels. Elles découlent de deux mécanismes. Le premier provient de l’expression même des gènes portés par les chromosomes sexuels, XY chez le mâle et XX chez la femelle. Le deuxième résulte de l’action des hormones sécrétées par les organes sexuels.
Ce second mécanisme a fait l’objet d’une découverte surprenante. Une équipe de chercheurs de l’Institut de biologie Valrose, à Nice, et du Laboratoire Plasticité du cerveau, à Paris, a mis en lumière une différence majeure dans l’intestin des hommes et des femmes d’âge adulte. Or, cet organe n’a pas de lien avec l’appareil de reproduction.
Les chercheurs ont notamment constaté que chez les drosophiles mâles, un message envoyé par les testicules à une partie de l’intestin induit une digestion et une absorption de sucres en plus grande quantité. Cela se fait par le biais d’une molécule, la cytokine, sans rapport avec les hormones sexuelles. En réponse, cette région de l’intestin sécrète du citrate qui soutient la production de sperme.
Une différence physiologique qui explique la variation des sensibilités
Publiés dans la revue Cell, les travaux des chercheurs français sur le modèle de la drosophile ont montré un métabolisme de glucides plus élevé chez les sujets mâles, grâce à une enzyme qui digère les sucres complexes. Par contre, chez les sujets femelles, ils ont observé un taux de prolifération plus important des cellules souches intestinales.
Cette découverte suggère qu’un organe adulte est doté d’une « identité sexuelle » complexe. Celle-ci induit des distinctions entre les propriétés physiologiques selon le sexe. De même, cela pourrait expliquer la sensibilité à la nourriture sucrée qui n’existe pas chez les femelles. Aussi, il est capital que les chercheurs en tiennent compte dans la recherche fondamentale et clinique.
Par ailleurs, cette distinction physiologique pourrait expliquer les caractéristiques différentes de certaines maladies chez les deux sexes. Ce qui est souvent à l’origine de réponses variées à un même traitement. Cela aiderait par exemple à comprendre pourquoi les femmes présentent plus de risque de troubles gastro-intestinaux comparées aux hommes. Des différences existent également dans le foie et le système biliaire.