Scandale : 30 000 € de médicaments gaspillés au CHU de Rennes

Le syndicat Sud Sociaux a récemment mis en cause, dans les tribunes du mensuel de Rennes, la piètre gestion des médicaments au sein du centre hospitalier universitaire de la capitale bretonne en l’accusant de gaspillage. Le directeur de l’établissement se défend de ces accusations.

Depuis le 8 juin dernier, le syndicat Sud Sociaux et le CHU de Rennes se répondent par médias interposés. Le premier accuse le syndicat de gaspiller des centaines de milliers d’euros chaque année en incinérant des médicaments non périmés. Le deuxième se défend en rejetant la faute sur le groupe BTP Eiffage responsable de la mise en place du nouveau système de pharmacie centrale installé il y a 4 ans. Explications :

Un bug informatique responsable

André Fitz, directeur général du CHU de Rennes assène qu’il n’avait pas besoin des conclusions de Sud Sociaux pour prendre conscience du problème et dénonce « ces allégations infondées qui portent atteinte à tout l’hôpital ». Cependant, il tient à défendre son établissement en expliquant que le montant de gaspillage ne s’élève qu'à « uniquement » à 30 000 euros, soit 0.03 % des 10 millions d’euros que compte le budget de la pharmacie chaque année. 

Il met en cause la gestion automatisée des commandes et un bug informatique qui parfois, provoque des doublons de médicaments. Ces derniers doivent donc être renvoyés à la pharmacie et dans la plupart des cas ce retour coûte plus cher que le conditionnement du médicament, ce qui n’incite pas l’établissement à utiliser cette option. De plus, curieusement, un centre hospitalier ne peut faire don de ses médicaments à des associations, n’y étant pas autorisé par la loi. 

Des contraintes sanitaires très strictes

« Nous devons respecter des contraintes de sécurité très strictes » explique toujours André Fitz. «  Un médicament, ce n’est pas un produit anodin. Certains ont été détériorés durant leur trajet. Pour d’autres, la chaîne du froid a été rompue ou alors les délais de péremption sont trop courts » ajoute-t-il. 

Pour maintenir sa défense, André Fitz met également en cause les médecins : « En France, le gaspillage des médicaments n’est pas à chercher dans les hôpitaux mais plus dans les prescriptions que délivrent les médecins ». Des efforts semblent donc également à effectuer de ce côté des services de santé. 

Il assure enfin qu’il ne s’amuse pas à dilapider l’argent public et que le système de la pharmacie centrale est en train de chercher à s’améliorer. Seulement, le groupe BTP Eiffage responsable de la création de ce procédé qui fonctionne visiblement mal ne semble pas enclin à effectuer des travaux supplémentaires dans le but d’optimiser ce dernier.