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Les familles perdront leur pouvoir de décision sur le don d’organes d’un proche décédé

Rédigé par , le 13 April 2015 à 11h05

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C’est dans la nuit de vendredi à samedi que les députés ont adopté une autre des mesures sensibles du projet de loi santé de Marisol Touraine. Les personnes décédées n’étant pas inscrites sur le registre des refus pourront être prélevées de leurs organes sans l’accord de leur famille. Les proches seront seulement « informés des prélèvements envisagés et de la finalité de ces prélèvements ».

Don d’organes : la mesure qui dérange

Jusqu’à samedi, les familles avaient le droit de s’opposer au don d’organes si leur proche décédé ne figurait pas sur les démarches officielles pour inscrire son refus. À présent, le personnel hospitalier pourra prélever les organes d’un défunt, si celui-ci ne s’est pas inscrit sur la liste officielle des refus, sans l’accord de la famille. Selon les auteurs de la nouvelle mesure votée par les députés ce week-end, l’avis des familles était responsable de la diminution du don d’organes.

Les députés ont également voté un autre amendement qui devrait déboucher à d’autres moyens officiels pour exprimer son refus. Jusqu’ici, le registre de refus était la seule manière exclusive et officielle de s’opposer au don. Ces moyens devraient être définis dans un décret du Conseil d’État d’ici 2017.

En France, 19 000 personnes sont en attente d’une greffe

Ce nouvel amendement est particulièrement critiqué depuis quelques semaines. Même les associations de donneurs s’inquiètent : « Faire participer la famille dans l’acte de générosité que constitue le don, comme c’est le cas aujourd’hui, est primordial et important pour le travail de deuil. Comment accepter qu’une infirmière coordinatrice arrive en disant simplement " le défunt n’est pas inscrit au registre des refus, je viens de prélever ses organes " ? » déclarait Pierre Noir, vice-président de France Adot, la fédération des Associations pour le don d’organes.

Même inquiétude de la part des infirmiers et des médecins chargés des prélèvements : « Son application conduira de manière inéluctable à une perte de la notion de don pour tout ce qu’il contient d’humanité ».

Pourtant, le don d’organe n’est pas à la mode en France. 40 % des personnes s’y opposent tandis que près de 19 000 personnes figurent sur les listes d’attente de demande de greffe. 

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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