Morsures de chat : plus dangereuses qu'on ne le pense
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 13 February 2014 à 11h38
Une étude menée par des chercheurs américains démontre que les morsures de chat ne doivent pas être prises à la légère. En effet, un tiers des personnes qui se presentent à l'hôpital se retrouvent hospitalisées, deux tiers d'entre elles dans le bloc opératoire. En cause, la salive de l'animal qui contient des millions de germes potentiellement dangereux pour l'homme.
Selon une étude dirigée par le docteur Brian Carlsen de la Mayo Clinic de Rochester aux États-Unis et publié dans le Journal of Hand Surgery, les morsures de chat présenteraient de véritable risques pour la santé. L’information peut prêter à rire aux premiers abords mais ne l’est pas tant au regard des chiffres.
193 patients ont été suivis entre 2009 et 2011, de leur arrivée aux urgences à leur sortie de l’hôpital.Les chercheurs ont eu une première surprise : près d’un tiers d’entre eux ont dû être hospitalisés et parmi eux, deux tiers sont passés par le bloc opératoire.
Une salive particulièrement nocive
« Les chats ont des petites dents pointues qui peuvent s’enfoncer profondément dans les tissus mous et inoculer des bactéries dans des espaces fermés, comme les gaines des tendons, les articulations, les os » explique le docteur Carlsen. De ce fait, le chat, au travers de la morsure, peut disséminer des germes et des bactéries profondément dans le corps humain. Et c’est de là que provient le danger, de l’infection due à des agents pathogènes externes qui sont très virulents.
La salive du chat est chargée en germes de toutes sortes, mais la majorité d’entre eux sont incompatibles avec les êtres humains. C’est le cas du bacille de Pasteurella multocida (plus connu sous le nom de choléra des poules), présent dans la bouche des chats dans 70 à 90 % des cas, il peut être à l’origine de séquelles osseuses et articulaires, ainsi que d’infections respiratoires. Les scientifiques l’ont d’ailleurs retrouvé dans 19 cultures bactériologiques sur les 50 mises en place dans le cadre de l’étude.
Des complications plus ou moins lourdes
Autre chiffre impressionnant, celui des complications. Sur la soixantaine de patients retenus à l’hôpital, les chercheurs ont relevé 6 abcès, 14 lésions tendineuses, 2 lésions de nerfs et 14 réductions de mobilité de l’articulation, soit plus de la moitié des victimes qui présentaient des complications. La présence d’un gonflement, d’une rougeur ou d’une morsure en zone « sensible » comme les articulations sont, pour les scientifiques, les trois facteurs liés à une possible complication. Il convient alors de mettre en place au plus vite un traitement incluant des antibiotiques. La raison principale est que l’infection peut être à l’origine de séquelles irréversibles au niveau des articulations ou des tendons (44% des cas de morsures ayant lieu sur l’un des deux).
C’est pour toutes ces raisons entre autre, qu’il est essentiel de nettoyer immédiatement la plaie à l’eau et au savon ou un désinfectant puissant afin d’éviter le plus possible le risque d’infection.