Iseult, l’IRM le plus puissant au monde
Rédigé par La Rédaction , le 12 July 2017 à 15h09
image du cerveau
L’Imagerie par Résonnance Magnétique est apparue dans les années 1990 avec pour objectif d’explorer le cerveau. Elle a notamment aidé dans le diagnostic des tumeurs cérébrales, de la sclérose en plaques, etc. Depuis, cet examen est devenu incontournable. De même, son intérêt pour l’ensemble du corps n’a cessé d’augmenter.
Outil de diagnostic et de recherche en neurosciences
Le principe de l’IRM repose sur les propriétés magnétiques de l’hydrogène présent dans tous les tissus du corps humain. A l’opposé du scanner, cette technologie n’utilise pas de rayons X. Récemment, l’appareil d’IRM le plus puissant dans le monde, Iseult, a été installé à l’Institut NeuroSpin. Il s’agit d’un imageur par résonnance magnétique d’une puissance exceptionnelle de 11,7 teslas.
Selon le Dr Denis Le Bihan, directeur du NeuroSpin, Iseult permet de pousser en profondeur l’exploration du cerveau. Grâce à cette puissance inédite, cet appareil d’IRM va contribuer à mieux comprendre le cerveau humain et son fonctionnement. Ainsi, les chercheurs espèrent par exemple découvrir comment cet organe complexe secrète la pensée, vieillit et décline ou se met à mal fonctionner.
Le projet est né d’un partenariat franco-allemand. Sa mise en service est prévue pour 2019. Comparé aux appareils d’IRM classiques dans les hôpitaux dont la puissance ne dépasse pas 1,5 tesla, Iseult va permettre d’observer des organes en mouvement ou d’étudier des zones cérébrales encore inaccessibles jusqu’ici telles que l’hippocampe, situé au centre du cerveau.
Vers une cartographie détaillée du cerveau humain
Iseult est le fruit de la collaboration entre le Commissariat à l’Energie Atomique, l’Université de Fribourg, Guerbet et Siemens. La concrétisation de ce projet d’envergure constitue un pas énorme dans le développement de l’imagerie moléculaire par IRM à très haut champ. Il donne aux chercheurs la possibilité de décrypter à terme le code neural du cerveau par analogie avec le code génétique.
En d’autres termes, les scientifiques du NeuroSpin ambitionnent de cartographier le cerveau humain. Il s’agit dans un premier temps d’établir la carte des grands axes de câblage ou les « autoroutes », puis de réaliser les « nationales » et les « départementales ». Iseult leur offre en effet l’opportunité de disposer d’images d’une extrême précision et de faire de nouvelles découvertes.
Cet appareil d’IRM présente de nombreux autres intérêts comme une plus grande vitesse de réalisation d’image grâce au champ fort. Iseult permet ainsi de suivre les évolutions dans le temps des activités cérébrales. Ill sera aussi possible d’observer les mécanismes d’action des médicaments, d’accélérer le diagnostic des maladies neurodégénératives, etc.