Le bisphénol A sera interdit en France dès janvier 2015
Rédigé par Emmylou Drys , le 12 May 2014 à 10h00
Crédit photo : AFP
La guerre contre les perturbateurs endocriniens continue pour la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal. Elle a confirmé l’interdiction totale du bisphénol A dès l’année prochaine.
Nous ne le savons pas mais nous consommons du bisphénol A (BPA) à longueur de journée. Déjà en 2011 les méfaits liés à la présence du BPA dans les biberons et autres contenants alimentaires avaient été soulignés. Le composant chimique avait par la suite été interdit dans les contenants alimentaires des enfants de 0 à 3 ans.
Le bisphénol principalement dans l’alimentation
Le bisphénol A (BPA) est accusé d’être un perturbateur endocrinien (PE) qui se trouve principalement dans les contenants alimentaires. Les perturbateurs endocriniens modifient, altèrent ou annulent l’action des hormones et va donc perturber le développement de l’organisme. Ils sont encore plus menaçants chez le fœtus ou chez l’enfant en période de croissance.
C’est pour cette raison qu’il a été interdit en janvier 2011 dans les composants alimentaires des enfants de 0 à 3 ans, dont les biberons qui est le contenant le plus utilisé pour nourrir les enfants en bas âge. On le retrouve également dans les boîtes de conserves, récipients plastiques, bouteilles plastiques ou encore sur nos DVD, CD ou matériel médical, utilisé comme plastifiant ou antioxydant.
Le BPA serait capable de perturber la fertilité et de provoquer cancers du sein et de la prostate. Pour les femmes enceintes, il peut y avoir des conséquences sur le développement du fœtus qui serait lui aussi perturbé.
Un label « sans bisphénol »
C’est lors d’une visite dans les magasins Carrefour et Naturalia d’Ile de France que Ségolène Royal a entamé son combat contre le bisphénol A. Elle a annoncé qu’il serait totalement interdit en France dès janvier prochain.
Carrefour et Naturalia sont deux enseignes alimentaires qui ont déjà retiréle bisphénol A de leur tickets de caisse et reçus de carte bancaire, où il est également présent comme un rehausseur de couleurs. « Ça prouve que c'est possible » a lancé la ministre de l’Ecologie. Elle explique et comprend que cela prend du temps pour les industriels car l'élimination du BPA induit un coût supplémentaire de fabrication mais « la santé publique n’a pas de prix » a-t-elle ajouté. Ségolène Royal explique également vouloir créer un label volontaire « sans bisphénol » pour les entreprises ayant déjà anticipé l’exclusion de cette substance de leurs produits. Cela créera un « avantage concurrentiel » car les consommateurs se tourneront vers les "enseignes et produits qui ne portent pas atteinte à leur santé" explique-t-elle.
La France veut maintenant étendre ces mesures à l’Union Européenne afin d’éliminer totalement de la consommation le bisphénol A. Selon le journal Le Point, l’EFSA (Autorité européenne pour la sécurité des aliments) a indiqué que les seuils de tolérance au bisphénol doivent être divisés par dix à l’avenir.