Et si vous contrôliez vos rêves ?
Rédigé par Emmylou Drys , le 12 May 2014 à 16h00
Des chercheurs allemands de l’université de Goethe ont mis au point un système permettant à l’homme de contrôler ses rêves grâce à un léger courant électrique impulsé dans certaines zones du cerveau au bon moment. Explications :
Vous êtes seul, vous marchez dans la rue et d’un seul coup surgit de nulle part une meute de chiens enragés. Vous courez, ils courent à vos trousses. Vous choisissez la petite rue sur la gauche et là, aucune issue. Les chiens vous sautent dessus, vous mordent, arrachent vos membres. Stop ! Ce n’est qu’un mauvais rêve. Des chercheurs allemands ont trouvé la solution pour les contrôler. Comment cela est-il possible ?
Des cobayes humains
La plupart du temps, quand nous dormons nous ne sommes pas conscients. Mais une fois endormi, après 2-3 minutes, nous rentrons dans la phase d’endormissement qu’on appelle « sommeil paradoxal » : on se souvient de nos rêves car nous sommes dans une phase très proche de l’éveil et nous avons même la capacité de les modifier.
27 hommes et femmes ont subis les tests des chercheurs allemands. C’est à ce moment crucial du sommeil paradoxal que les scientifiques envoient un léger courant électrique vers certaines zones du cerveau : les zones temporales et frontales. Ce processus est indolore et il n’y a aucun risque d’effets secondaires. Le cobaye a conscience qu’il rêve et peut même le contrôler pour changer son cours. La plupart d’entre eux ont déclarés « s’être vus eux-mêmes de l’extérieur » dévoile Ursula Voss, psychologue spécialiste du sommeil à l’université de Goethe en Allemagne. « Ils disaient aussi souvent qu'ils avaient conscience d'être en train de rêver » ajoute-t-elle.
Le lien entre une activité électrique du cerveau, les ondes « gamma », et onirisme avait déjà été établi il y a quelques années mais la nature de ce lien était encore un mystère.
Vers une utilisation thérapeutique
Cette avancée pourrait servir de thérapie pour les personnes souffrant de stress post-traumatique et faisant régulièrement des cauchemars, en leur permettant de prendre le dessus sur eux, de les modifier et d’être maître de leur rêve.
Cela pourrait également s’avérer utile pour remédier à certains symptômes de la schizophrénie ou troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Dans un futur proche, des gadgets ou autres appareils électroniques devraient arriver sur le marché pour une utilisation autonome sans avoir besoin de scientifiques encadrant l’expérience. Pour autant, Ursula Voss met en garde les potentiels utilisateurs en rappelant qu’une stimulation cérébrale devrait toujours être effectuée sous la surveillance d’un médecin.