Le uMED : un dispositif permettant des analyses médicales dans les pays en voie de développement

Des chercheurs de l’Université de Harvard aux Etats-Unis ont conçu un dispositif permettant de conduire des analyses médicales via tout type de téléphone portable. Cela permettrait ainsi de mieux suivre médicalement les personnes dans les pays en voie de développement qui ne disposent toujours pas du matériel médical adéquat. 

Le uMed analyse le sang et transmet les données sur le cloud pour qu’un médecin les analyse

L’appareil, appelé uMED (universal mobile electrochemical detector), permet de réaliser plusieurs analyses médicales. Ainsi, il est capable de vérifier le taux de glucose dans le sang et si la personne est atteinte du paludisme. Egalement, il permet de tester des réserves d’eau pour s’assurer de l’absence de produits toxiques tels que le cadmium. Ensuite le dispositif envoie ces données au cloud (ensemble de processus qui consiste à utiliser la puissance de calcul et/ou de stockage de serveurs informatiques distants à travers un réseau) prévu à cet effet. Avec ce procédé, un médecin peut analyser les résultats des tests à distance ou un service de surveillance peut prévenir par sms la personne de ne pas boire l’eau analysée.

Pour transmettre les données au cloud, le dispositif se branche sur la prise casque de n’importe quel téléphone mobile et traduit les données dans un signal audio pouvant être transmis sur le canal de communication d’un portable 2G, 3G ou 4G. Ainsi même un Nokia 3310 peut réaliser l’opération. Les données sont reçues par un ordinateur. Le co-auteur de la recherche, Alex Nemiroski, un ingénieur biomédical à l’Université d’Harvard, a expliqué « Le transfert des données au cloud est rendue nécessaire si l’expertise requise n’est pas présente pour interpréter les résultats ».

Ainsi, le uMED peut réaliser tous les tests médicaux d’un panel d’analyses médicales basic en temps réel et à un prix extrêmement faible. Il faut compter 25 dollars pour fabriquer le uMED. Il pourra servir de remplacement de moniteurs pour vérifier le taux de glucose dans le sang utilisés par les diabétiques, les infirmières et les paramédicaux.

Le uMED peut transmettre les données via n’importe quel type de portable mobile

Cette invention a été conçue pour pallier le manque de matériels médicaux dans les pays en voie de développement et permettre à ces populations de surveiller leur état de santé pour un moindre coût. Grâce au fait que le uMED se branche sur n’importe quel téléphone mobile et qu’il ne nécessite pas de connexion internet, la plupart des obstacles ont été écartés. En effet, les téléphones portables bas de gamme et les réseaux cellulaires 2G dominent toujours les télécommunications dans les pays en voie de développement. Il existe 3 milliards d’utilisateurs dans le monde. De plus, sa batterie de 3.7V au lithium-polymère peut durer des mois, voire des années avec une seule recharge.

« A l’inverse de ceux qui travaillent dans ce domaine et qui se concentrent sur le développement d’appareils nécessitant des applications sur iPhones et du réseau 3G ou 4G, nous avons fait le choix de nous focaliser sur une solution universelle compatible avec toutes les générations de technologie cellulaire » a indiqué Nemiroski.

Les chercheurs prévoient de modifier le test biochimique qui permet de détecter le paludisme pour pouvoir  identifier d'autres virus ou des maladies telles que le virus d'Ebola, VIH, E. coli, l'hépatite, la grippe, le virus du Nil occidental et la dengue. Ce dispositif est une avancée conséquente en faveur de la santé publique dans le monde.

Ils espèrent que leur dispositif pourra être mis sur le marché rapidement et en grande quantité, notamment grâce aux composants qu’ils ont choisi pour le fabriquer, des matériels disponibles dans le commerce et abordables. Des essais en Inde sont actuellement menés pour tester l’appareil.