Gros plan d'amélioration des urgences par le directeur de l'AP-HP

Martin Hirsch, le nouveau directeur de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris a annoncé hier, mardi 10 juin, un plan d'amélioration de l'accueil des urgences et de la prise en charge des malades. Cette réforme devrait être bien accueillie par les français, qui se plaignent de plus en plus de la mauvaise qualité du service et des temps d'attente trop longs.  

4h d'attente moyenne actuellement pour un adulte

A l'heure actuelle, le temps d'attente moyen s'élève à 4h pour un adulte et 2h25 pour un enfant. C'est devenu un véritable problème avec des personnes qui partent sans un avis médical, ne supportant pas l'attente et des cas urgents qui ne peuvent pas être soignés efficacement. Le flux des urgences ne cesse d'accroître, générant un encombrement des services hospitaliers et il a été démontré une véritable incapacité à répondre au problème. Or, le besoin de soins et d'urgence n'a jamais été aussi fort. En effet, les personnes ont tendance à se rendre spontanément aux urgences au moindre problème par inquiétude et manque d'information ou parce qu'aucun autre service n'est disponible. L'enjeu est de taille, c'est donc avec des propositions innovantes que le directeur de l'AP-HP a répondu.

La stratégie repose premièrement sur un changement de doctrine de l'AP-HP qui tient compte de l'importance croissante des urgences dans le quotidien des franciliens. Le service ne considère plus le nombre croissant de personnes aux urgences comme un « abus » des services hospitaliers. La nouvelle doctrine considère que le service doit être rendu dans les meilleures conditions possibles et que le premier devoir des services est de fournir de l'information aux patients.

Une réduction de moitié du temps d'attente

Deuxièmement, l'AP-HP a proposé sept engagements dont le principal est la réduction de moitié du temps d'attente moyen. Martin Hirsch souhaite réduire à 2h en moyenne l'attente des soins pour un adulte et à 1h pour un enfant. Ceci serait réalisé par une meilleure régulation du flux de personnes avec une orientation immédiate en fonction du niveau de gravité et du besoin de soins compliqués. Cela permettrait de mettre les gens en face de la bonne quantité de soins dont ils ont besoin. Cela passerait par une amélioration des coopérations entre les services publics dont les sapeurs pompiers. L'objectif à terme est d'inciter les personnes à appeler directement le 15 ou le 18 avant de se rendre aux urgences pour qu'on les redirige vers le parcours le plus adapté (association d'urgentistes, maison médicale de garde, médecin à domicile ou urgences).

Cette réorganisation permettrait le développement de voies rapides, appelées fast track, par lesquelles les malades les moins graves seront pris en charge rapidement puisqu'ils nécessitent peu de soins et peu de dispositifs médicaux. En plaçant le personnel aux endroits où il sera le plus efficace, la prise en charge sera meilleure et les cas urgents pourront être traités rapidement tout en permettant aux cas les moins sérieux de bénéficier d'un raccourci.

Le dernier engagement consiste à améliorer l'aval des services hospitaliers en gérant mieux le matériel médical et donc mettre des lits immédiatement à la disposition des personnes en besoin d’hospitalisation. Le personnel passera moins de temps à chercher des lits et plus de temps à soigner.

Ainsi une meilleure organisation permettra une amélioration de la quantité, qualité et rapidité des soins. Martin Hirsch parle à ce sujet d'un plan d'organisation et non d'un plan de moyen. Il souhaite réaliser cette réforme sans augmenter les dépenses du service public. Les syndicats sont réservés sur ce point et considèrent que cela nécessitera une hausse du personnel, sans quoi les mesures seront inapplicables.