AVC : les femmes sont les premières victimes
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 11 February 2014 à 12h00
Près de 130.000 personnes en France sont frappées par un accident vasculaire cérébral chaque année. Selon l'Association américaine du Coeur, les femmes seraient plus sujettes que les hommes aux AVC car elles cumuleraient plus de facteurs de risque. Les experts ont publié jeudi dernier une liste de recommandations autour de ce sujet, réclamant entre autres que les spécificités féminines fassent l'objet de plus d'attention de la part des médecins.
Les femmes rassemblent plus de facteurs à risque
Selon l’American Heart association (l’Association américaine du Cœur), quel que soit l’âge ou la condition, les femmes présentent un risque plus élevé que les hommes d’être frappées par un accident vasculaire cérébral, plus couramment appelé AVC. Une série de recommandations a été publiée dans la revue médicale Stroke jeudi dernier.
Les accidents vasculaires cérébraux sont aujourd’hui la troisième cause de mortalité chez les femmes après les maladies cardiaques et le cancer. Les femmes, plus souvent exposées aux migraines, à la dépression, au diabète et à l’arythmie cardiaque, rassemblent plus de facteurs à risque que les hommes face aux attaques cérébrales.
« Si les deux sexes ont des facteurs de risque en commun – comme l’âge, l’hypertension artérielle, le diabète, l’inactivité physique ou le tabac -, les femmes ont des vulnérabilités propres, pour l’essentiel liées à leur vie hormonale, qui ne sont pas toujours suffisamment prises en compte par les médecins et leurs patientes » s’est ainsi exprimée Cheryl Bushnell, professeur adjoint de neurologie au Centre médical Wake Forest à Winston-Salem (en Caroline du Nord), à la tête du groupe d’experts ayant rédigé ces recommandations.
80% des cas d'AVC viennent d'une artère bouchée
L’AVC est une lésion du tissu cérébral qui apparait lorsque le cerveau ne reçoit plus d’oxygène car la circulation sanguine est interrompue. Dans la majorité des cas (près de 80%), cet accident survient à cause d’une artère bouchée par l’accumulation de graisse sur ses parois. On parle alors d’infarctus cérébral. Les 20% de cas d’AVC restant sont provoqués par une hémorragie cérébrale, un déversement de sang dans le cerveau à la suite d’une rupture d’un vaisseau sanguin. Dans tous les cas, 60% des patients atteints meurent ou finissent handicapés.
Parmi les recommandations prodiguées par le groupe d’experts, le contrôle de routine et le suivi de la tension artérielle sont essentiels pour prévenir l’AVC, notamment avant la prise de contraceptifs et durant tout le déroulement de la grossesse (situation propice au developpement de maladies vasculaires et métaboliques qui favorisent l'apparition d'AVC plus tard).
Chez la femme comme chez l'homme, les symptômes de l'AVC sont identiques
Un des symptômes avant-coureurs les plus fréquents annonçant un AVC est un relâchement soudain des muscles du visage, des bras ou encore des jambes. Cela se produit généralement sur un seul côté du corps et peut prendre la forme d’une paralysie ou d’un engourdissement. La vision qui se trouble, une confusion mentale, des vertiges, une difficulté à parler et à marcher sont autant de signes annonciateurs.
Les experts à la base de ces recommandations ont expliqué que chez la femme comme chez l’homme, les symptômes sont identiques. Pour autant, leurs manifestations chez la femme peuvent être plus subtiles. Cela présente un risque supplémentaire de confondre un AVC classique et un AVC mineur (aussi connu sous le nom d’accident ischémique transitoire). En effet, les signes sont les mêmes, à la différence que l’AVC mineur est bénin et ne dure jamais plus d’une heure. Cependant, il est fréquemment annonciateur d’un AVC beaucoup plus grave.
Les auteurs de ces recommandations ont par ailleurs demandé à ce que soient intégrées les spécificités féminines dans les scores mesurant les risques d’AVC de chaque patient.