Moins d'AVC chez la quinquagénaire qui aime la banane
Rédigé par Laure Hanggi , le 10 September 2014 à 13h03
Si le rôle du potassium a déjà été prouvé dans la diminution de la tension, une nouvelle étude américaine indique qu'il pourrait également diminuer sensiblement le risque d'AVC chez les femmes de plus de 50 ans.
Une étude qui pousse à la redéfinition de l'alimentation
Publiée en fin de semaine dernière par Stroke, la revue de l'American Heart Association, cette étude menée par des chercheurs de l'Albert Einstein College of Medecine dans le Bronx, révèle pour la première fois la corrélation existerait entre la consommation d'aliments forts en potassium, et la diminution du risque d'AVC chez les femmes ménopausées. Menée par Sylvia Wassertheil-Smoller, l'étude qui prend également place dans le cadre du programme Women's Health Initiative Observational Study, a suivi pendant 11 ans 90 137 femmes âgées de 50 à 79 ans. L'alimentation, le nombre d'AVC ischémique ou hémorragique et le nombre de décès ont été analysés de près durant toute la durée de l'étude.
Aucune de ces femmes n'avaient subi, précédemment à l'étude, un AVC, mais pour les auteurs de l'étude, aucune de ces femmes n'avait un apport suffisant en potassium. En moyenne, celui-ci était de 2,611 mg/jour, alors que l'OMS recommande d'en consommer 3,510. Seulement 16 % des femmes participant à l'étude ont atteint ou dépassé cette recommandation.
Comme le note Sylvia Wassertheil-Smoller, il n'y a pas de potassium dans la malbouffe. « Nos résultats fournissent aux femmes une raison supplémentaire de manger des fruits et légumes. Ils sont de bonnes sources de potassium ». Parmi eux, on retrouve les patates douces, les lentilles, les avocats et les bananes. Cette dernière est un des aliments les plus riches en potassium. Cette modification de l'alimentation devrait se faire le plus rapidement possible, car il doit précéder au développement d'une possible hypertension artérielle, qui empêche l'action bénéfique du potassium sur l'organisme.
Des résultats probants à prendre avec précaution
Les bienfait du potassium sont en effet indéniables. Les femmes dont l'apport en potassium a été le plus élevé durant l'étude ont vu leur risque d'avoir un AVC diminuer de 12 % en moyenne, et de 21 % chez les femmes n'étant pas victimes d'hypertension artérielle. De plus, ajoute Sylvia Wassertheil-Smoller le potassium « ne réduit pas seulement le risque d’AVC chez les femmes ménopausées, il réduit aussi celui de décès » de pas moins de 10 % chez les femmes dont l'apport en potassium à travers leur alimentation est le plus important.
Mais pour cela, il faut avant tout empêcher l'apparition d'hypertension artérielle, car les femmes en souffrant restent immunisées contre l'action du potassium. Il a déjà été démontré comment ce dernier participait à la baisse de la tension. Ainsi, il faut d'abord passer par cette étape préliminaire pour pouvoir laisser le potassium agir contre les risques d'AVC.
Il ressort de cette étude que l'action du potassium est importante dans le maintien d'un bon état de santé. Cependant, l'étude mentionne que dans le cas où l'on envisagerait de consommer du potassium de manière plus fréquente et en plus grande quantité, il est vivement recommandé d'en avertir son médecin traitant, car la trop forte concentration de potassium dans le sang peut entraîner des complications cardiaques. De plus, cette étude ne prend pas en compte la variable « sodium », alors que c'est son équilibre avec le potassium qui est déterminant dans l'état de santé.
Les recherches dans ce domaine ne sont donc pas totalement abouties, et des approfondissements permettront d'appréhender la question de manière plus sûre. Pour Sylvia Wassertheil-Smoller, il faut effectuer de plus amples recherches et ouvrir le panel d'étude à un public plus jeune. Comme tout ce qui concerne la médecine et la santé, il faut traiter ces découvertes avec soin, et toujours être accompagné de personnes compétentes et qualifiées.