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Human Brain Project : le cerveau virtuel qui divise les scientifiques

Rédigé par , le 10 July 2014 à 14h56

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Le financement du projet scientifique Human Brain Project par l’Union Européenne fait débat parmi les professeurs et chercheurs. Une pétition a été signée par plus de 200 chercheurs contre la réalisation du projet. 

Un projet qui regroupe 80 instituts de recherche dans le monde

Comprendre entièrement le fonctionnement et la structure du cerveau a attiré les chercheurs durant des siècles et c’est cet objectif que vise le HBP menée par l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL). Le but est de modéliser le cerveau humain sur ordinateur pour notamment mieux comprendre certaines maladies neurodégénératives. Ce projet regroupe près de 80 instituts de recherche dans 26 pays différents. L’Union Européenne l’a désigné en janvier 2013 l’un des deux programmes phares de recherche de la décennie. Elle a donc décidé de financer ce projet à plus de 1.2 milliards d'euros sur les 10 prochaines années.

Ce projet qui semble pourtant ambitieux fait débat parmi les scientifiques. Plus de 200 chercheurs ont écrit une lettre ouverte le 8 juillet dernier à la Commission européenne contre la réalisation et le financement du projet. Parmi ces scientifiques, la grande majorité provient du milieu neurologique qui désapprouve le HBP que Richard Hahnloser, professeur de neurosciences à l’Ecole polytechnique de Zurich, qualifie de « bâtiment plein de promesses mais sans contenu réel ». Quels sont donc les motifs de ces neurologistes pour protester contre un projet qui semble si prometteur ?

La crainte d’un gâchis financier

La première raison est le montant vertigineux du financement de l’Union Européenne. Beaucoup d’entre eux craignent que ce projet accapare tous les moyens publics au détriment d’autres projets intéressants. Egalement ils redoutent un gâchis financier avec le possible échec du HBP. Un anonyme a indiqué à ce sujet «même si on y arrivait un jour, une telle modélisation n’aiderait pas forcément à comprendre comment fonctionne le cerveau ».

En effet, beaucoup pensent que le risque d’échec est particulièrement élevé, notamment à cause de son approche trop large. Le chercheur Israélien Henry Markral à qui a été confié le projet ne souhaite pas développer les neurosciences expérimentales grâce à ce cerveau virtuel mais à mettre au point un outil puissant dont de nombreuses disciplines bénéficieront. Cette orientation de l’HBP a déplu à beaucoup de neurologistes. Richard Hahnloser a notamment dit que ce « projet n'a pas clairement défini d'objectifs réalisables mais veut malgré tout intégrer toutes sortes d'informations sur le cerveau humain ». Et il a ajouté « quel avantage y a-t-il à faire une simulation pareille alors qu'on n'arrive même pas à simuler un ver de terre qui a seulement 300 neurones ? ».

Mais les défenseurs du programme restent confiants. Selon eux, la commission ne va pas remettre en question tout le projet à cause de cette pétition, au pire des cas elle reverra certains points.

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L'auteur
Céline Le Goff

Céline Le Goff

Rédactrice

Bio

Céline, étudiante en droit, a rejoint le journal pour l'été 2014 en tant que rédactrice. Voir plus

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