L’alcool, encore un fardeau majeur en France

En France, 10 % des adultes rencontrent des difficultés avec l’alcool. Or, une consommation excessive d’alcool est à l’origine de complications graves telles que les atteintes hépatiques, cardiovasculaires et neurologiques. Malheureusement, l’alcool est encore le grand oublié du Plan addiction 2018-2022 du gouvernement, une aubaine pour les alcooliers.

Une consommation d’alcool stable d’ici à 2030

Peu importe le niveau de consommation, l’alcool reste toujours un facteur de risque pour la santé. Actuellement, il se classe au septième rang des facteurs de risque en matière de santé publique mondiale. Dans les pays riches, la consommation d’alcool diminue ou stagne. Par contre, elle continue d’augmenter dangereusement dans les pays à faible niveau de vie ou à revenu moyen.

En France, les projections indiquent que le niveau de consommation devrait rester stable d’ici à 2030. Selon Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, cela ne constitue pas une bonne nouvelle réjouissante. Pour cause, près d’un Français sur quatre âgé entre 18 et 75 ans affirme boire de l’alcool au-delà des repères de consommation à moindre risque.

En d’autres termes, les conséquences sanitaires et sociales de la consommation d’alcool dans l’Hexagone pour la décennie à venir seront identiques à celles d’aujourd’hui. Sans une baisse de la consommation, il ne peut y avoir un recul des maladies dues à l’alcool. Certaines d’entre elles sont pourtant mortelles. La mortalité est corrélée au niveau de consommation d’alcool.

Des conséquences graves et un coût social lourd

Outre l’augmentation de la consommation mondiale d’alcool, un phénomène gagne du terrain et devient très préoccupant pour les autorités sanitaires et les professionnels de santé. Il s’agit du « binge drinking » qui signifie biture express. Ce mode de consommation consiste à boire de l’alcool en grandes quantités et le plus rapidement possible. Il est en vogue chez les jeunes qui recherchent l’ivresse.

Le « binge drinking » est le résultat de nouvelles manières de consommer de l’alcool et de la banalisation de la consommation d’alcool. En parallèle, les fabricants cherchent sans cesse à rendre les boissons alcoolisées plus attractives pour les jeunes. Cela se traduit par la création de produits spécifiques, une stratégie marketing agressive, etc.

Par ailleurs, l’alcool demeure un produit bon marché et d’une distribution très large, ce qui ne favorise pas la baisse du niveau de consommation. Pourtant, le coût social annuel de l’alcool s’élève à 120 milliards en France. Récemment, l’Académie nationale de médecine a appelé les pouvoirs publics à adopter des mesures fortes pour faire baisser la consommation d’alcool.