La généralisation du tiers payant adoptée par l’Assemblée

L’Assemblée Nationale a voté le jeudi 9 avril, la généralisation progressive de tiers payant. Cette mesure figurant dans le projet de loi santé de Marisol Touraine a beaucoup divisé. Très combattue par la droite et les médecins, la loi a finalement été adoptée par 23 voix contre 12.

Le tiers payant : plus d'avance de frais de consultation

La généralisation du tiers payant est l’une des principales mesures de projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine. Très contestée par la droite et les médecins, les députés ont finalement voté pour la création de cette loi, jeudi 9 avril. La généralisation du tiers payant devrait se faire par étapes successives, elle permettrait aux patients de ne plus avancer aucun frais de consultation en médecine de ville. Ce projet était, notamment, l’une des promesses de campagne du président François Hollande.

Face aux critiques de l’opposition et aux grèves à répétition des syndicats de médecins, Marisol Touraine se défend : « Je suis certaine que, dans dix ans, on ne parlera plus du tiers payant parce qu'il sera devenu une banalité, une norme, une simplicité.  Beaucoup des réticences (des médecins libéraux) viennent de leur inquiétude quant à la mise en œuvre technique et concrète du système ». La mise en œuvre est selon elle, une affaire qui sera bientôt réglée.

Avec le tiers payant, les médecins seront directement rémunérés par l’Assurance-Maladie et les complémentaires santé. Pour la ministre, cette mesure permettrait d’aider les familles qui ont renoncé aux soins pour raisons financières.

Généralisation du tiers payant : vers une bureaucratisation des médecins ?

L’UMP et l’extrême droite ont vivement protesté face à la nouvelle. Pour l’ancien président UMP de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, également ORL de profession « Il n’y a pas de problèmes d’accès aux soins en France en dehors des prothèses dentaires, auditives et des lunettes ». Ce que défend également son collègue Bernard Debré (UMP) chirurgien de profession : « Les médecins sont allés dans la rue, ce qui est rare ! Ce mécanisme va rendre leur métier plus difficile »

Pourtant cette avance est déjà quasiment généralisée dans les hôpitaux. Les avances des frais ne concernent que 30 % des consultations dans les cabinets de ville. Le dispositif devrait être testé pour tous les assurés à partir de janvier 2017, sauf pour les patients souffrant de maladie longue durée, pris en charge à 100 %. Ces derniers devraient recevoir le tiers payant dès juillet 2016.