Dent de sagesse, quelle utilité?
Rédigé par La Rédaction , le 09 December 2016 à 12h11
L’extraction des dents de sagesse peut être une solution en cas de problème.
La nature a doté l’être humain de 32 dents. Concrètement, cela n’est pourtant pas toujours le cas. Les dents de sagesse ou troisièmes molaires définitives manquent fréquemment à l’appel. Leur développement ne débute que vers l’âge de 10 ans. En général, elles poussent entre 17 et 25 ans.
Une dent à problème pour peu d’utilité chez l’homme moderne
Les dents de sagesse sont l’objet de nombreuses controverses. L’évolution ayant entrainé une diminution de la taille des mâchoires, elles ne trouvent plus leurs places sur l’arcade dentaire. Avec de la chance, elles restent incluses sans se manifester. Cependant, quand elles poussent, il arrive que ce manque de place provoque des dégâts sur les dents adjacentes.
Mal positionnées, les troisièmes molaires sont notamment à l’origine de différents problèmes tels que les lésions carieuses, le désalignement des dents ou encore la gingivite. Dans certains cas, elles causent des infections et des douleurs gênantes, voire insupportables. Ce qui a incité les chirurgiens-dentistes à pratiquer durant longtemps une exodontie préventive systématique dès que le panoramique dentaire suggère un mauvais positionnement.
Par ailleurs, la valeur fonctionnelle des dents de sagesse a fortement baissé au fil des siècles. La nourriture humaine étant devenue molle, les aliments ne réclament plus beaucoup d’effort de mastication. Enfin, leur évolution est aléatoire en raison de leur développement tardif par rapport aux autres dents. Leur forme, leur taille et leur nombre sont imprévisibles.
Des indications contre une extraction préventive systématique
Si les dents de sagesse sont réputées superflues de notre temps, il n’est pas nécessaire de les extraire systématiquement à titre préventif. L’Association Dentaire Française pointe du doigt le caractère excessif de ce type d’intervention. Procéder à leur extraction doit répondre à des situations cliniques précises. Un renouvellement des bonnes pratiques s’avère indispensable pour les préserver.
De plus, garder les troisièmes molaires peut présenter des avantages la quarantaine dépassée. D’après la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, moins de 35% de la population ont toutes leurs dents après 40 ans. A partir de cet âge, il manque en moyenne quatre dents. Les dents de sagesse permettent de recevoir une prothèse dentaire et de la stabiliser.
En outre, les troisièmes molaires constituent des implants gratuits. Auto-transplantables, elles peuvent remplacer une molaire manquante. Selon le chirurgien-dentiste Jean-Marc Galeazzi, la surveillance est à privilégier. Cela implique de réaliser un examen dès l’âge de 14 ans afin d’estimer la place disponible. Et même si elles poussent normalement, la surveillance ne doit pas être abandonnée pour prévenir une éventuelle péricoronarite.