La découverte de la partie cérébrale responsable de la conscience
Rédigé par Céline Le Goff , le 09 July 2014 à 10h05
Le mystère de la conscience, jusque-là mal compris par les scientifiques, vient d’être partiellement levé grâce à une expérience réalisée par des chercheurs de l’université de Washington et des chercheurs français de l’Inserm sur une jeune femme épileptique.
Qui ne s’est jamais demandé d’où venait la conscience, s’il était possible de l’arrêter volontairement ou encore si les robots et animaux en étaient dotés ? Les chercheurs ont éclairci les questions autour de la conscience en stimulant le claustrum d’une patiente atteinte d’épilepsie via des électrodes installés en profondeur dans le cerveau.
Les chercheurs ont envoyé des stimulations électriques dans le claustrum
Ils ont testé plusieurs régions du cortex cérébral dans le but de localiser l’origine des crises épileptiques. En envoyant des stimulations électriques dans le claustrum, ils ont observé que la jeune femme a perdu toute conscience. Elle a cessé de lire, ses mouvements se sont ralentis et finalement elle a fixé le mur, les yeux dans le vide. Elle ne répondait plus à aucun stimulus externe. Cependant, elle restait éveillée. Une fois l’impulsion terminée, la patiente a immédiatement repris conscience. Cependant, elle n’avait aucun souvenir de ce qui venait de se passer.
Le claustrum est une fine couche de matière grise en relation étroite avec presque toutes les régions du cortex. Sa fonction demeurait jusqu’alors énigmatique. Les chercheurs grâce à cette découverte confirment l’hypothèse formulée en 2005 selon laquelle le claustrum lierait l’ensemble de nos perceptions pour en faire une seule et unique expérience. En effet, la sensibilité et la connaissance sont engendrées par l’activité de plusieurs régions du cerveau permettant de percevoir ce qui nous entoure. Cependant, les scientifiques ne pouvaient expliquer le mécanisme qui permettait à ces perceptions internes et externes d’être liées. C’est donc ce rôle que remplirait le claustrum.
Ils ont reproduit la perte de conscience vécue lors des crises d’épilepsie
Pour être sûrs qu’ils avaient bien déconnecté la conscience de la patiente et non une partie du cerveau liée à la parole et aux gestes, les chercheurs ont répété l’expérience en demandant à la jeune femme de dire un mot et d’effectuer un mouvement. En stimulant à nouveau le claustrum, elle a continué à réaliser les gestes et à répéter les mots, mais de plus en plus lentement, jusqu’à perdre totalement conscience. L’intuition des chercheurs a donc été confirmée puisque si une partie liée à la parole et aux gestes avait été touchée, elle se serait arrêtée brusquement.
Cette découverte est une grande avancée pour le traitement des épileptiques. Un des effets majeurs de la crise d’épilepsie est la perte de conscience d’interagir avec le monde extérieur et avec soi-même. C’est ce type de perte de conscience que les chercheurs ont réussi à reproduire en stimulant le claustrum.
Cependant, à l’heure actuelle, la découverte a été testée seulement sur une seule personne. Qui plus est, cette personne est atteinte d’épilepsie, elle n’a donc pas un cerveau ordinaire. Il ne lui reste plus qu’une partie de son hippocampe. Des recherches supplémentaires sont nécessitées pour pouvoir tirer une réelle conclusion.