Les gares parisiennes dangereuses pour le cœur ?
Rédigé par Charlotte Canonne , le 09 April 2015 à 10h33
Qui aurait cru que les gares étaient les principales zones à risques d’arrêts cardiaques ? C’est pourtant ce qu’affirme une équipe de chercheurs parisiens dans le cadre de nouvelles installations et répartitions des défibrillateurs automatiques externes. Après avoir dressé une carte de géolocalisation de l’ensemble des arrêts cardiaques survenus dans les lieux publics, le verdict est tombé : les gares ne sont pas bonnes pour le cœur.
Une carte pour cibler les défibrillateurs
C’est l’équipe de chercheurs dirigée par le Dr Eloi Marijon, cardiologue à l’hôpital Georges-Pompidou et chercheur au centre de recherche cardiovasculaire de l’Inserm qui a récemment publié dans la revue Circulation, une carte optimisée des lieux où surviennent des arrêts cardiaques. Cette carte permettra de guider l’installation et la répartition des défibrillateurs automatiques externes (DAE).
Pour pouvoir placer les DAE intelligemment, les chercheurs ont collecté et regroupé les chiffres et les lieux de tous les arrêts cardiaques survenus à Paris entre 2000 et 2010. Ils n’ont pris en compte que les lieux publics, excluant donc les domiciles des victimes et les hôpitaux. Les chercheurs ont ainsi recensés 1 255 arrêts cardiaques sur toute la capitale. Sur la carte ci-dessous, chaque point rouge correspond à un infarctus.
Pourquoi les gares sont-elles à risque ?
Le principal facteur pouvant déclencher des infarctus dans les gares est probablement l’agitation et le stress qu’engendre ce genre d’endroits. Pouvons-nous y voir un lien avec le nombre de fréquentation des gares ? En effet, le nombre d’arrêts cardiaques pourraient être tout simplement relatif au nombre de personnes fréquentant les gares. Pour justifier cette question, les chercheurs affirment que certains lieux très touristiques comme le Louvre ou Notre-Dame ne génèrent pas autant d’accidents cardiaques.
Le rôle du stress physique et psychologique des gares seraient donc les principaux responsables. Toutefois, il faut noter que la gare de Lyon voit passer 200 millions de visiteurs contre 14 millions pour Notre-Dame… Néanmoins, les gares comptabilisent cinq fois plus d’arrêts cardiaques que d’autres endroits de la capitale.
Le Dr Eloi Marijon est donc clair sur le sujet : « Les gares parisiennes représentent des zones à risque d’arrêt cardiaque. Il faudrait donc renforcer la présence des défibrillateurs dans ces lieux plutôt que chercher à l’homogénéiser dans tous les quartiers de la capitale. Et bien sûr, il faut continuer à sensibiliser le grand public à l’utilisation de ces appareils encore trop rarement utilisés en cas de problème ». L’une des solutions à ce problème reste donc la formation aux DAE car rare sont ceux qui savent ou osent s’en servir.