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Complémentaires santé : quand les particuliers s'organisent

Rédigé par , le 08 September 2014 à 16h55

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mutuelle ; initiatives ; chèque santé ; médecine

Face à un environnement mutualiste impitoyable où une grande majorité de Français ne trouve pas son compte, des initiatives originales prennent place pour assurer le droit et l'accès à la santé pour tous.

La santé pour tout le monde ?

Aujourd'hui en France, près de 3 millions de personnes n'ont pas les moyens de se payer une mutuelle. Et la situation n'est pas plus glorieuse pour ceux qui le peuvent : un tiers des Français sont peu ou mal couverts. Les rendez-vous annulés pour raisons financières se font de plus en plus nombreux, et les premiers soins à être sacrifiés sont les soins dentaires et les soins spécialisés.

Il faut dire que la situation de l'offre mutualiste, aujourd'hui en France, est loin d'être réjouissante. Depuis une dizaine d'années, le secteur va en se concentrant, ce qui fait baisser de manière drastique l'offre dans ce secteur. Cette désertion a pour origine la guerre qui fait rage entre les assureurs, les mutuelles et autres instituts de prévoyance depuis quelques années. Ainsi, pour les 1702 organismes existants en 2001, il n'en reste plus que 634 aujourd'hui. En d'autres termes, l'offre d'organismes d'assurance a été divisé par deux, et celle des mutuelles par trois.

Parallèlement à cela, ces organismes sont de plus en plus taxés par l’État, ce qui entraîne de manière inévitable une hausse des prix conséquente. Les grands principes énoncés dans la période d'après-guerre sur la solidarité, lors de la création de la Sécurité Sociale, sont bien loin maintenant, et les complémentaires santé qui fonctionnent désormais en contrats cloisonnés, ont les yeux tournés vers la rentabilité. Chaque génération devant assumer son poids, les cotisations des seniors se sont envolés. Les Français trouvent-ils vraiment leur compte dans cette situation ?

De moins en moins de Fran?ais sont couverts par une mutuelle

La riposte : des initiatives originales

Face à cela, des formes d'organisations et des initiatives nouvelles se mettent en place. Toutes ont le même objectif : améliorer la manière dont les dépenses de santé sont remboursées, au même prix, si ce n'est moins cher que les organismes que l'on peut trouver sur la marché. En voici quelques exemples.

Une mutuelle communale

A Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse, l'équipe municipale s'est organisée pour mettre en place une mutuelle à prix unique, pour ses 4600 habitants, après avoir remarqué que nombre d'entre eux ne pouvaient pas se payer une mutuelle santé. 293 foyers y ont déjà adhéré, et chacun d'eux économiserait jusqu'à 1200 euros par an, pour des prestations médicales souvent supérieures. « J'ai reçu des appels d'élus ou de candidats aux municipales de plus de 300 communes. Pour certains, il s'agissait de véritables appels au secours. Tous voulaient nous copier », déclare Véronique Débué, l'adjointe aux affaires sociales du maire.

Les chèques santé

Et voici une autre initiative qui ne manque pas d'originalité. Fini les tickets resto, voici les chèques santé ! C'est une start-up basée à Montpellier qui en a eu l'idée, et qui proposent aux entreprises d'investir dans ces chèques d'un nouveau genre. Disponibles pour 10 000 employeurs dès septembre 2014, le phénomène pourrait gagner en importance.  « L'entreprise définit un montant, en moyenne 150 €, que les salariés pourront librement utiliser, auprès de nos partenaires infirmiers, ostéopathes, kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes ou nutritionnistes, par exemple. Ce sont souvent des prestations qui ne sont pas, ou peu, remboursées par la Sécurité sociale et les mutuelles. Les réductions interviennent sur le "reste à charge". C'est bien souvent ce montant-là, qui freine l'accès aux soins. », explique Vincent Daffourd, président directeur général de Care Labs, qui vient de lancer le Chèque Santé.

En 2016, la couverture complémentaire des soins par l'entreprise sera rendue obligatoire pour l'ensemble des salariés. La situation devrait donc normalement s'améliorer. Mais n'oublions pas que toutes ces initiatives sont également des signaux d'alerte face à la médecine à deux vitesses qui s'est installée en France.


 

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L'auteur
Laure Hanggi

Laure Hanggi

Rédactrice

Bio

Etudiante en histoire passionnée d'actualité en général et notamment des questions de santé moderne, en tant qu'enjeux de société. Voir plus

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