Semaine du don de moelle osseuse : objectif, atteindre les 240 000 donneurs

Pour la neuvième année consécutive, cette semaine est dédiée à la greffe de moelle osseuse. Les organismes de santé veulent sensibiliser sur ce don trop peu connu alors que plus de 2000 Français attendent une greffe.

18 000 ! C’est le nombre de nouveaux donneurs que les organismes de santé souhaitent mobiliser cette semaine. La greffe de moelle osseuse est encore trop peu connue, alors l’agence de la biomédecine, en partenariat avec les centres hospitaliers, l’Etablissement français du sang et la Société Française de moelle et de thérapie cellulaire lance pour la neuvième campagne d’information.

Une compatibilité rare entre donneurs et malades

En France, près de 222 000 personnes se sont déjà engagées à donner leur moelle, via une simple inscription sur le registre France Greffe de Moelle. Le problème est que pour qu’une greffe soit efficace, la compatibilité doit être de 100% entre donneur et receveur, ce qui est très rare. C’est pourquoi l’Agence de la biomédecine explique qu’atteindre « le nombre de 240 000 inscrits au plus tôt participerait à améliorer encore davantage les chances pour les malades ne disposant pas de donneur compatible au sein de leur famille ».

2000 malades attendent chaque année un donneur compatible. Le Pr Ibrahim Yakoub-Agha, président de la Société Française de Greffe de Moelle et de Thérapie Cellulaire (SFGM-TC) ajoute ainsi que « malgré les progrès de la médecine, sans donneurs et donc sans greffons, on ne peut pas réaliser de greffe ».

« La mobilisation doit encore s’intensifier. Plus les donneurs seront nombreux sur le registre, plus les malades auront une chance supplémentaire de guérison », insiste l'Agence de la biomédecine. Elle explique ainsi que la concordance génétique entre deux personnes dépend d’une carte d’identité biologique complexe, et très variable d’un individu à un autre.

Cependant, le Dr Evelyne Marry, directrice du registre France Greffe de Moelle de l’Agence de la biomédecine rassure en affirmant que « la France est un pays qui possède une grande diversité génétique, par son histoire et le brassage de sa population. En continuant à mieux faire connaître le don de moelle osseuse, il est possible d’apporter cette diversité génétique aux malades et de leur offrir ainsi une chance supplémentaire d’être greffés ».

Désintox : la moelle osseuse n’est pas la moelle épinière

Une moelle osseuse défectueuse comprend de graves conséquences. La personne manque de globules rouges (transportant l’oxygène) et donc développe une anémie ; elle peut aussi ne pas avoir de globules blancs ce qui provoque des infections et enfin l’absence de plaquettes entraîne des hémorragies. Ainsi, nombreux sont les malades qui nécessitent d’une moelle osseuse. Il y a déjà ceux atteints d’une leucémie, qui touche 6000 personnes par an en France, ou ceux dont la moelle ne fonctionne plus, l’aplasie ou la drépanocytose se déclarent alors.

Tous les donneurs constituent une communauté appelée les « Veilleurs de vie ». Mais pour donner, déjà faut-il savoir ce qu’est la moelle osseuse, et sa fonction. Le manque de donneurs est souvent dû à une confusion entre moelle osseuse et moelle épinière. La moelle épinière appartient au système nerveux et se trouve dans la colonne vertébrale. N’ayez crainte, personne ne touchera à votre dos, et vous ne risquez pas de paralysie en cas de don !

Comment donner sa moelle osseuse ?

Pour devenir donneur de moelle osseuse, il faut être en bonne santé et âgé de 18 à 50 ans. Vous vous inscrivez simplement et dès qu’un donneur est compatible, un hôpital vous appelle. Dans les un à trois mois qui suivent, vous effectuerez votre don de moelle osseuse. Comment se prélève-t-elle ? Deux solution existent : l’aphérèse qui correspond au prélèvement dans le sang afin de n’avoir que les cellules souches, ou une ponction dans les os postérieurs du bassin pour avoir les cellules souches et le milieu environnant. C’est le médecin qui choisit en fonction du patient.

Dans les deux cas vous aurez un examen médical trois mois avant le prélèvement. Pour l’aphérèse, il suffit ensuite de prendre un médicament durant les quatre jours précédant la prise de sang qui stimule la production de cellules de la moelle osseuse. Le prélèvement s’effectue en une ou deux fois, pour une durée de quatre heures. La ponction dans les os postérieurs du bassin nécessite quant à elle deux jours d’hospitalisation et une anesthésie générale.

Les cellules souches sont tout de suite transfusées au patient car elles ne se conservent pas longtemps. Les vôtres se reconstitueront très rapidement, et vous aurez un suivi médical pendant un an. Tous les frais sont pris en charge par le centre donneur. Au besoin, un arrêt de travail et une prescription de médicaments seront attribués.