Une neuroprothèse pour se mouvoir avec un exosquelette
Rédigé par La Rédaction , le 07 October 2019 à 13h05
La recherche apporte un nouvel espoir pour les handicaps les plus lourds.
Une équipe de médecins et de technologues de Clinatec, un Centre de recherche associant le CHU Grenoble Alpes et le CEA à Grenoble, a créé une neuroprothèse inédite. Elle permet à un patient tétraplégique, équipé d’un exosquelette, de se mouvoir, d’après une étude clinique publiée dans The Lancet Neurology.
Une amélioration sensible des conditions de vie des tétraplégiques
La tétraplégie est caractérisée par une paralysie des quatre membres provoquée par une lésion de la moelle épinière rendant impossible leur commande nerveuse. Les patients tétraplégiques se trouvent indubitablement dans une situation de handicap moteur sévère et de dépendance. La mise au point de cette neuroprothèse révolutionnaire leur offre de nouvelles perspectives et suscite un espoir pour de meilleures conditions de vie.
Avec l’autorisation des autorités règlementaires, les équipes Clinatec mènent un essai clinique sur Thibault. Victime d’une chute et d’une lésion à la moelle épinière, ce patient tétraplégique est paralysé des quatre membres depuis quatre ans. Grâce au dispositif créé par Clinatec, il est capable de déplacer un exosquelette suspendu qui reproduit la marche.
Depuis 27 mois, Thibault effectue différents exercices pour contrôler cette armature robotisée, fixée à la taille et aux jambes. A l’heure actuelle, il est en mesure de marcher sur une distance courte et de mobiliser ses bras dans trois dimensions. Concrètement, il peut exécuter plusieurs mouvements des quatre membres comme bouger les jambes de l’exosquelette, plier le coude, etc.
Un contrôle des mouvements en temps réel et sans fil par le cerveau
Le développement de cette neuroprothèse représente aujourd’hui une avancée majeure pour l’autonomisation des personnes handicapées. Si la commande nerveuse des quatre membres n’est plus possible chez les patients tétraplégiques, leur cerveau reste capable de générer les ordres nécessaires pour les mouvements des jambes et des bras. Seulement, leur corps ne les exécute plus en raison de la lésion à la moelle épinière.
Grâce à ce dispositif implantable baptisé WIMAGINE, il est désormais possible de recueillir au niveau du cortex sensorimoteur les signaux produits par le cerveau lors des intentions de mouvement. Ces signaux cérébraux sont transmis en temps réel et sans fil vers un ordinateur qui les décode. Ce qui permet d’ordonner et de contrôler les mouvements des quatre membres de l’exosquelette.
La grande innovation de WIMAGINE est le pilotage mental de l’armature robotisée sans aide ni commande extérieure pour le déclenchement et la maitrise des mouvements. L’équipe qui a conçu cette neuroprothèse réfléchit à d’autres applications possibles de ce concept. Faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap moteur sévère constitue l’objectif final.
Sources :