Binge drinking, un véritable problème de santé publique
Rédigé par La Rédaction , le 07 August 2018 à 11h50
L'alcoolisation ponctuelle importante est un problème de santé publique
Le binge drinking fait référence à une alcoolisation massive dans un laps de temps très court. Plus précisément, cette pratique correspond à la consommation, en une seule occasion, d’au moins quatre verres pour la femme et cinq pour l’homme. Ce phénomène concerne toutes les générations, pas uniquement les jeunes.
Normalisation de la consommation d’alcool au sein de la société
Aussi appelé « alcool défonce » ou encore « biture express », le binge drinking est un concept d’origine anglo-saxonne. S’il est en plein essor chez les jeunes, en particulier chez les filles, il gagne en popularité chez les adultes. En cause, boire de l’alcool est devenu une norme sociale en France. Pourtant, il s’agit d’un phénomène extrêmement dangereux.
D’après le Pr Amine Benyamina de l’hôpital Paul-Brousse à Paris, cela n’a rien d’anodin. En effet, le lobbying des producteurs d’alcool est particulièrement efficace. A titre d’exemple, les lobbys font de l’éducation au goût du vin. Or, l’alcool ne constitue pas un produit nécessaire à la vie. Pis, une certaine forme de stigmatisation des non buveurs a vu le jour.
Au lieu de prévenir la consommation d’alcool et ses dangers, tout est même fait pour exhorter la population à boire beaucoup. Le Pr Mickael Naassila, directeur du Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances, s’est dit stupéfait d’apprendre l’existence des cellules de gestion des comas éthyliques pendant les soirées estudiantines dans certaines grandes écoles.
Hausse du seuil de tolérance et effets à long terme sur le cerveau
La majorité des Français estiment ne pas être concernés par le binge drinking. L’alcoolisation ponctuelle importante et l’alcoolisation excessive touchent pourtant toutes les tranches d’âge. De plus, une personne adulte qui enchaine plusieurs verres d’alcool au cours d’un apéritif ou d’un dîner d’affaires s’expose aux mêmes risques que la « biture express ».
Si la dépendance est moins lente à s’installer chez les « binge-drinkers », l’« alcool défonce » présente un autre danger. Les jeunes augmentent leur seuil de tolérance à l’alcool. Adultes, ils peuvent boire plus avec l’impression de mieux supporter l’alcool. Or, les pics d’alcoolisation durant l’adolescence sont susceptibles de provoquer l’inflammation du cerveau et la mort des neurones et affecter la mémoire à long terme.
Il convient ainsi de dénoncer l’alcoolisation ponctuelle importante et l’alcoolisation excessive. Pour les parents, il est vivement recommandé de ne pas autoriser les enfants à boire avant leur maturation psychique. Par ailleurs, comme ils sont facilement influencés par les publicités, un travail éducatif de fond s’impose. Il est essentiel de leur apprendre à vivre différemment.